Hélinand avant Froidmont : à la recherche d’un « trouvère » perdu

Cependant si l’enquête se fonde cette fois sur la critique interne (l’image en tout point ironique que le cistercien brosse de son passé de chanteur) ou la recherche (vaine) de traces d’une activité d’Hélinand dans les milieux littéraires contemporains et dans ce qui nous reste de leurs vers, nous n...

Full description

Saved in:  
Bibliographic Details
Published in:Sacris erudiri
Main Author: Grossel, Marie-Geneviève (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Journals Online & Print:
Drawer...
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Brepols 2013
In: Sacris erudiri
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:Cependant si l’enquête se fonde cette fois sur la critique interne (l’image en tout point ironique que le cistercien brosse de son passé de chanteur) ou la recherche (vaine) de traces d’une activité d’Hélinand dans les milieux littéraires contemporains et dans ce qui nous reste de leurs vers, nous ne pouvons que poser une hypothèse très probable: Hélinand fut sans doute un poète en vers latins, célèbre en son temps, et assurément un fervent connaisseur de certains registres de la littérature vernaculaire, chansons de geste et roman du Graal.
Une enquête plus poussée nous ramène de Migne à Philippe de Bergame, les auteurs reprenant les uns après les autres des renseignements venus de Vincent de Beauvais, qui utilisa largement la Chronique d’Hélinand, très vite pillée par ses continuateurs. Ces courtes notices en latin insistent sur l’oeuvre religieuse et « sérieuse » du moine de Froidmont. Un second courant, qui remonte aux humanistes du xvie siècle, s’intéresse au poète en langue romane. C’est à ces amateurs éclairés que remonte l’image d’un trouvère chantant dans les cours et particulièrement auprès de Philippe Auguste, la « preuve » en serait le jongleur nommé Elinant qu’évoque une unique laisse du Roman d’Alexandre.
Les biographies d’Hélinand de Froidmont, introduisant à ses très célèbres Vers de la Mort, présentent des traits quasi obligés qui sont pourtant loin d’avoir tous valeur égale. Nous trouvons quelques maigres renseignements dans l’oeuvre même du cistercien: sur ses ascendants lorsqu’il évoque le meurtre de Charles le Bon qui fut la cause de leur exil; sur son oncle, chancelier auprès de l’archêveque de Reims, Henri de France; sur son renoncement à la vie dans le siècle, dans son De reparatione lapsi ou dans les Vers de la mort mêmes.
However, if the survey is based this time on internal criticism (the image, ironic in all respects, that the Cistercian paints of his past as a singer), or in a (vain) search for traces of any activity of Helinand in the literary circles of his time and what remains of their verses, the best we can do is put forward a very probable hypothesis: Helinand was undoubtedly a poet in Latin verse, famous in his time, and certainly an avid connoisseur of certain styles of vernacular literature, chansons de geste and the romance of the Grail.
Further investigation brings us from Migne to Philip of Bergamo, authors repeating one after the other information deriving from Vincent of Beauvais, who made extensive use of Helinand’s Chronicle, very quickly pillaged by his successors. These short Latin notices lay stress on the religious and “serious” work of the monk of Froidmont. A second current, which dates back to the sixteenth century humanists, is concerned with the Romance language poet. It is to these enlightened amateurs that we can trace the image of a troubadour singing in the courts, specifically that of Philip Augustus. The “evidence” for this is supposed to be the jongleur named Elinant, mentioned in a single laisse of the Roman d’Alexandre.
Biographies of Helinand of Froidmont, prefacing his very famous Vers de la Mort (Verses of Death), have features that are virtually obligatory, yet which are far from having equal value. We can find some meagre information in the Cistercian’s own writings: about his ancestors, when he recalls the murder of Charles the Good, who was the cause of their exile; about his uncle, chancellor to Henri of France, the Archbishop of Rheims; about his own renunciation of worldly life, in his De reparatione lapsi or in the Vers de la Mort themselves.
ISSN:2295-9025
Contains:Enthalten in: Sacris erudiri
Persistent identifiers:DOI: 10.1484/J.SE.1.103831