« Par la fente de l’huis » : les traducteurs catholiques et protestants du Cantique des cantiques face à l’ambiguïté érotique du Ct 5,4
Le Cantique du cantique suscite l’intérêt des commentateurs et des exégètes notamment à cause de sa teneur érotique. Un des versets les plus intéressants à cet égard est le verset 5,4, qui donne, dans la traduction d’Olivétan, ceci : « Mon amy a advance sa main par le pertuys/ & mes entrailles s...
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Format: | Electronic Article |
Language: | French |
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Published: |
2024
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In: |
Réforme, humanisme, renaissance
Year: 2024, Volume: 98, Issue: 1, Pages: 103-120 |
IxTheo Classification: | HB Old Testament KAG Church history 1500-1648; Reformation; humanism; Renaissance KBC Switzerland KBG France KDB Roman Catholic Church KDD Protestant Church |
Online Access: |
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Summary: | Le Cantique du cantique suscite l’intérêt des commentateurs et des exégètes notamment à cause de sa teneur érotique. Un des versets les plus intéressants à cet égard est le verset 5,4, qui donne, dans la traduction d’Olivétan, ceci : « Mon amy a advance sa main par le pertuys/ & mes entrailles se sont esmeues en moy. » Le xvie siècle, qui voit fleurir les traductions tant catholiques, depuis la Vulgate, que protestantes, depuis l’hébreu, traduit ce verset uniformément en utilisant le terme de « pertuis » pour désigner l’orifice que pénètre la main du bien-aimé, ce qui est d’autant plus intéressant que par la suite, ce terme disparaît des traductions du Ct (Port Royal en 1700 : « le trou de la porte »). Cet article se propose de mettre en tension les choix terminologiques des traducteurs avec, d’une part, les paraphrases mystiques du texte, et, d’autre part, l’usage métaphorique du mot « pertuis » dans la poésie érotique de l’époque. J’en conclus que les traducteurs bibliques du xvie siècle, au contraire de leurs homologues des siècles suivant, optent pour un terme, le « pertuis », qui n’interdit pas, voire qui autorise et encourage les lectures érotiques. The Song of Songs is of particular interest to commentators and exegetes for its erotic content. One of the most interesting verses in this respect is 5:4, which in Olivétan's translation reads: "Mon amy a advance sa main par le pertuys" The 16th century, which saw the flowering of both Catholic translations from the Vulgate and Protestant translations from the Hebrew, translated this verse uniformly using the term "pertuis" to designate the orifice penetrated by the beloved’s hand, which is all the more interesting given that this term subsequently disappeared from translations of the Ct (Port Royal in 1700: "le trou de la porte", "the hole in the door"). The aim of this article is to compare the translators' choice of terminology with mystical paraphrases of the text and the metaphorical use of the word "pertuis" in erotic poetry of the period. I conclude that the biblical translators of the 16th century, unlike their counterparts of the following centuries, opted for a term, "pertuis", which did not prohibit, but even authorized and encouraged erotic readings. |
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ISSN: | 1969-654X |
Contains: | Enthalten in: Réforme, humanisme, renaissance
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Persistent identifiers: | DOI: 10.3917/rhren.098.0103 |