Extrême liminarité: l’impossible cohabitation de la grâce et du péché dans l’âme du moine (IVe-VIe siècle)

La doctrine ascétique du monachisme primitif se présente comme une série d’enseignements qui visent à transformer celui qui les met en pratique. L’objectif final est la perfection de l’être humain, dont le caractère transcendant est une constante qui pose un problème général lorsqu’il s’agit de segm...

Full description

Saved in:  
Bibliographic Details
Subtitles:"Conquête ?: Relectures du Livre de Josué : hommage au professeur Robert David"
Main Author: Vecoli, Fabrizio 1974- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Journals Online & Print:
Drawer...
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Fac. 2022
In: Théologiques
Year: 2022, Volume: 30, Issue: 2, Pages: 1-21
Online Access: Volltext (kostenfrei)
Volltext (kostenfrei)
Volltext (kostenfrei)
Description
Summary:La doctrine ascétique du monachisme primitif se présente comme une série d’enseignements qui visent à transformer celui qui les met en pratique. L’objectif final est la perfection de l’être humain, dont le caractère transcendant est une constante qui pose un problème général lorsqu’il s’agit de segmenter et de cartographier le parcours ascétique censé y mener. Les textes proposent une technique très concrète, mais leur but relève de l’incompréhensible. Il y a, de toute évidence, une incompatibilité ontologique entre le lieu de départ — la condition humaine prise en compte par la technique ascétique — et la destination convoitée - l’expérience d’une transcendance définie par la réflexion théologique. La question qui se pose est donc celle du changement, c’est-à-dire de la relation dynamique entre deux conditions totalement distinctes. Or, le changement, qui peut être compris comme progrès, devrait logiquement inclure une phase où le mal qui doit être rejeté et le bien qui doit être accueilli se trouvent à cohabiter dans la même personne. Mais cela, bien qu’évident au niveau de la pratique, pose une difficulté d’ordre théologique : le divin peut-il cohabiter avec le terrestre. Dans cet article, nous proposons d’examiner la tension qui parcourt les textes monastiques de l’Antiquité tardive quant à ce problème : la variété des positions révèle, entre autres, le poids des contraintes imposées par l’orthodoxie doctrinale, qui influence la théorisation de la praxis ascétique et de l’expérience mystique.
The ascetical doctrine of primitive monasticism consists in a series of teachings whose purpose is the transformation of those who put them into practice. The final objective is the perfection of the human being, whose transcendent aspect is a constant that poses a general problem when it comes to segmenting and mapping the ascetic path that is supposed to lead to it. The texts propose a very concrete technique, but their purpose is incomprehensible. There is, obviously, an ontological incompatibility between the starting point — the human condition considered by the ascetical technique — and the coveted destination — the experience of a transcendence defined by theological reflection. The question that arises is therefore that of change, that is to say, of the dynamic relation between two totally distinct conditions. Now, change, which can be understood as progress, should logically include a phase in which the evil that is to be rejected and the good that is to be welcomed find themselves coexisting in the same person. But this, although obvious at the practical level, poses a theological difficulty: can the divine coexist with the earthly? In this article we propose to examine the tension that runs through the monastic texts of Late Antiquity with regard to this problem: the variety of positions reveals, among other things, the weight of the constraints imposed by doctrinal orthodoxy, which influences the theorization of ascetic praxis and mystical experience.
ISSN:1492-1413
Contains:Enthalten in: Théologiques
Persistent identifiers:DOI: 10.7202/1104215ar