Les Autorités religieuses dans le chiisme duodécimain contemporain

Face aux pouvoirs politiques en place, les oulémas chiites ont adopté une attitude de réserve, voire de contestation, car ils considèrent que seul l’imam est à même d’exercer l’autorité spirituelle et politique sur la communauté des croyants. À partir du XIe siècle, ils élaborèrent des doctrines leu...

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Main Author: Mervin, Sabrina (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2004
In: Archives de sciences sociales des religions
Year: 2004, Volume: 125, Pages: 63-77
Further subjects:B Imam
B oulémas
B clercs
B islam chiite
B république islamique
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:Face aux pouvoirs politiques en place, les oulémas chiites ont adopté une attitude de réserve, voire de contestation, car ils considèrent que seul l’imam est à même d’exercer l’autorité spirituelle et politique sur la communauté des croyants. À partir du XIe siècle, ils élaborèrent des doctrines leur permettant d’élargir leur autorité religieuse, jusqu’à l’institution de la marja‘iyya. Depuis la fin du XIXe siècle, celle-ci s’est développée et organisée en une autorité religieuse supra-étatique et transnationale, plus ou moins centralisée, dont l’indépendance par rapport à l’État repose sur l’autonomie financière des clercs. Ceux-ci constituent une élite religieuse soucieuse d’assurer sa cohésion et sa reproduction. Cependant, la vulgarisation du savoir, promue notamment par la République islamique d’Iran, a amené de nouveaux acteurs. Quant à la marja‘iyya, elle fait l’objet de débats qui tendent à l’organiser.Face aux pouvoirs politiques en place, les oulémas chiites ont adopté une attitude de réserve, voire de contestation, car ils considèrent que seul l’imam est à même d’exercer l’autorité spirituelle et politique sur la communauté des croyants. À partir du XIe siècle, ils élaborèrent des doctrines leur permettant d’élargir leur autorité religieuse, jusqu’à l’institution de la marja‘iyya. Depuis la fin du XIXe siècle, celle-ci s’est développée et organisée en une autorité religieuse supra-étatique et transnationale, plus ou moins centralisée, dont l’indépendance par rapport à l’État repose sur l’autonomie financière des clercs. Ceux-ci constituent une élite religieuse soucieuse d’assurer sa cohésion et sa reproduction. Cependant, la vulgarisation du savoir, promue notamment par la République islamique d’Iran, a amené de nouveaux acteurs. Quant à la marja‘iyya, elle fait l’objet de débats qui tendent à l’organiser.
In their relationship with the political powers in place, Shiite ulemas have adopted an attitude of reserve, or even of protest, because they consider that the Iman is the only one who can exercise spiritual and political authority over the community of believers. In the 11th century, they started to develop doctrines that allowed them to widen their religious authority. This culminated in the creation of the marja‘iyya, which, since the end of the 19th century, has developed into a more or less centralized organization that is above the State and transnational, and whose independence vis à vis the State rests in the financial autonomy of the clerics. The latter constitute a religious elite preoccupied with remaining cohesive and reproducing. However, the popularization of knowledge promoted, in part, by the Islamic Republic of Iran, has introduced new players. As for the marja‘iyya, it is the subject to debates trying to organize it.
Frente a los poderes políticos constituidos, los ulemas chiítas han adoptado una actitud de reserva, cuando no de contestación, dado que ellos consideran que sólo el Imam debe ejercer la autoridad espiritual y política sobre la comunidad de los creyentes. A partir del siglo XI, ellos elaboran doctrinas que les permiten ampliar su autoridad religiosa, hasta la institución de la marja‘iyya. Desde fin del siglo XIX, ésta se desarrolla y organiza en una autoridad religiosa supraestatal y transnacional, más o menos centralizada, cuya independencia respecto del Estado reposa en la autonomía financiera de los clérigos. Éstos constituyen una élite religiosa atenta a asegurar su cohesión y su reproducción. Sin embargo, la vulgarización del saber, promovida especialmente por la República Islámica de Irán, ha presentado actores nuevos. Cuanto a la marja‘iyya, ésta es objeto de debates que tienden a organizarla.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.1033