De la non-reconnaissance à une demande de légitimation ?. Le cas du protestantisme évangélique

Le protestantisme évangélique fait partie des anciens cultes « non-reconnus » par le système concordataire. C'est pourquoi l'élargissement de la « non-reconnaissance » à l'ensemble des cultes, à partir de 1905, n'a pas posé de problèmes à ces protestants. La loi de séparation, qu...

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Main Author: Fath, Sébastien (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2005
In: Archives de sciences sociales des religions
Year: 2005, Volume: 129, Pages: 151-162
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:Le protestantisme évangélique fait partie des anciens cultes « non-reconnus » par le système concordataire. C'est pourquoi l'élargissement de la « non-reconnaissance » à l'ensemble des cultes, à partir de 1905, n'a pas posé de problèmes à ces protestants. La loi de séparation, qui place les religions sur un pied d'égalité, a même été saluée comme providentielle. Un siècle plus tard, on observe que le rapport des évangéliques à 1905 a changé. De nouvelles demandes de légitimations sont adressées. Pourquoi cette évolution ? Trois facteurs permettent de l'expliquer. Elle s'inscrit, d'une part, dans le contexte d'une réaction au rapide déclin du rôle social des Églises. L'exculturation du catholicisme fait disparaître, par ailleurs, la crainte qu'une reconnaissance accrue des religions ressuscite l'ancienne domination catholique. Enfin, la multiplication des compétiteurs religieux, dans un contexte de peur des « sectes », induit de nouvelles stratégies de visibilité. Mais ces demandes de reconnaissance n'impliquent pas une remise en cause de la Séparation mise en place depuis 1905. Certaines revendications évangéliques suggèrent que la laïcité serait allée trop loin (la non-reconnaissance entraînant une déficit de connaissance), mais d'autres, à l'inverse, estiment qu'elle n'est peut-être pas allée assez loin (en maintenant des régimes de préférence).Le protestantisme évangélique fait partie des anciens cultes « non-reconnus » par le système concordataire. C'est pourquoi l'élargissement de la « non-reconnaissance » à l'ensemble des cultes, à partir de 1905, n'a pas posé de problèmes à ces protestants. La loi de séparation, qui place les religions sur un pied d'égalité, a même été saluée comme providentielle. Un siècle plus tard, on observe que le rapport des évangéliques à 1905 a changé. De nouvelles demandes de légitimations sont adressées. Pourquoi cette évolution ? Trois facteurs permettent de l'expliquer. Elle s'inscrit, d'une part, dans le contexte d'une réaction au rapide déclin du rôle social des Églises. L'exculturation du catholicisme fait disparaître, par ailleurs, la crainte qu'une reconnaissance accrue des religions ressuscite l'ancienne domination catholique. Enfin, la multiplication des compétiteurs religieux, dans un contexte de peur des « sectes », induit de nouvelles stratégies de visibilité. Mais ces demandes de reconnaissance n'impliquent pas une remise en cause de la Séparation mise en place depuis 1905. Certaines revendications évangéliques suggèrent que la laïcité serait allée trop loin (la non-reconnaissance entraînant une déficit de connaissance), mais d'autres, à l'inverse, estiment qu'elle n'est peut-être pas allée assez loin (en maintenant des régimes de préférence).
Within the concordatary system, Evangelical Protestantism belonged to the non-recognized religions. The new 1905 regulation enlarged the "non-recognized" status to all religions. Because it granted the same status to all confessions, the separation of churches and State was therefore welcomed by these Protestants. One century later however, French Evangelical's perception of 1905 has changed. A new quest of legitimacy is obvious. Why ? Three reasons may be emphasized. On the one hand, the huge decline of religion's social role has stirred up reactions. On the other hand, Evangelicals' former fear of Catholic domination is over : asking for more legitimacy for religions seems safer for them than what it was 100 years ago. Last but not least, the increasing number of religious competitors fuels the fear of "cults", and thus urges Evangelicals to become more visible. However, the Evangelical quest for legitimacy does not imply a global challenge to the separation settled since 1905. If some Evangelical concerns suggest that "laïcité" (laïcity) has gone too far (the separation creating ignorance towards religions), others seem to lead to the opposite conclusion : "laïcité" (laïcity) might have not gone far enough after all (the separation still does not treat religions equally).
El protestantismo evangélico forma parte de los antiguos cultos "no reconocidos" por el sistema concordatario. Es por ello que la ampliación del "no reconocimiento" al conjunto de los cultos, a partir de 1905, no planteó problemas a estos protestantes. La ley de separación, que ubica a las religiones en un plano de igualdad, fue incluso saludada como providencial. Un siglo más tarde, observamos que la relación de los evangélicos a 1905 ha cambiado, y surgen nuevas demandas de legitimaciones. ¿ A qué se debe esta evolución ? Tres factores permiten explicarla. Se inscribe, por un lado, en el contexto de una reacción al rápido declive del rol social de las Iglesias. La exculturación del catolicismo hace desaparecer, por otro lado, el temor que un reconocimiento creciente de las religiones resucite la vieja dominación católica. Finalmente, la multiplicación de los competidores religiosos, en un contexto de miedo a las "sectas", induce nuevas estrategias de visibilidad. Pero estas demandas de reconocimiento no implican un cuestionamiento de la separación establecida desde 1905. Algunas reivindicaciones evangélicas sugieren que la laicidad habría ido demasiado lejos (el no reconocimiento implicaría así un déficit de conocimiento), pero otras, por el contrario, estiman que ésta no ha sido, tal vez, demasiado profunda (manteniendo regímenes de preferencia).
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.1118