L' Église catholique face au modèle français de laïcité

Le régime français de laïcité se met en place, au tournant des xixe et xxe siècles, sur le fondement d'une séparation juridique entre l'État et les Églises. Cette séparation, qu'organise la loi du 9 décembre 1905, n'a depuis lors pas été remise en cause. Cet article s'interr...

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Main Author: Portier, Philippe (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2005
In: Archives de sciences sociales des religions
Year: 2005, Volume: 129, Pages: 117-134
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Description
Summary:Le régime français de laïcité se met en place, au tournant des xixe et xxe siècles, sur le fondement d'une séparation juridique entre l'État et les Églises. Cette séparation, qu'organise la loi du 9 décembre 1905, n'a depuis lors pas été remise en cause. Cet article s'interroge sur les réactions de l'Église catholique face à cette exclusion, qui l'a frappée au premier chef, de la sphère publique. Il montre que l'institution romaine n'est pas demeurée, à travers le siècle qui vient de s'écouler, dans une posture inchangée. Deux étapes se sont succédé. Un premier moment qui perdure jusqu'à la fin de la IIIe République, la voit s'installer dans une relation d'affrontement avec l'État républicain : nostalgique de l'État catholique, elle rejette en bloc les « injustes lois laïques ». Une seconde période, à partir de 1945, établit l'Église au contraire dans une posture d'ouverture : elle admet alors comme « légitime » le système juridique issu de la loi de 1905, sans cependant reconnaître le principe de subjectivité politique sur lequel il s'appuie.Le régime français de laïcité se met en place, au tournant des xixe et xxe siècles, sur le fondement d'une séparation juridique entre l'État et les Églises. Cette séparation, qu'organise la loi du 9 décembre 1905, n'a depuis lors pas été remise en cause. Cet article s'interroge sur les réactions de l'Église catholique face à cette exclusion, qui l'a frappée au premier chef, de la sphère publique. Il montre que l'institution romaine n'est pas demeurée, à travers le siècle qui vient de s'écouler, dans une posture inchangée. Deux étapes se sont succédé. Un premier moment qui perdure jusqu'à la fin de la IIIe République, la voit s'installer dans une relation d'affrontement avec l'État républicain : nostalgique de l'État catholique, elle rejette en bloc les « injustes lois laïques ». Une seconde période, à partir de 1945, établit l'Église au contraire dans une posture d'ouverture : elle admet alors comme « légitime » le système juridique issu de la loi de 1905, sans cependant reconnaître le principe de subjectivité politique sur lequel il s'appuie.
The French secular regime established appeared at the turn of late 19th century and early 20th century on the founding principle of the separation between state and church. This separation organized by the law of December 9th 1905 has maintained since then. This article is questioning the reactions of the catholic Church facing this exclusion, that hit it very strongly, from the public sphere. It shows that the Roman institution has, throughout the whole past century, non remained in an unchanged posture. Two periods have followed. During the first length of time, it established a struggling relation with the republican state which lasted until the end of the third republic. Being nostalgic of the catholic state, it entirely rejected the "unfair secular laws". The second period established the church in a more open position : it acknowledged as legitimate the system of separation made by the 1905 law ; however it did not admit the principle of political subjectivity that it is based upon.
El régimen francés de laicidad se establece entre los siglos xix y xx, sobre el fundamento de una separación jurídica entre el Estado y las Iglesias. Esta separación, que organiza la ley del 9 de diciembre de 1905, no ha sido cuestionada desde entonces. Este artículo se interroga sobre las reacciones de la Iglesia católica frente a esta exclusión de la esfera pública, que significó un fuerte sacudón. Muestra que la institución romana no permaneció anclada en una posición sin cambios a lo largo del siglo que acaba de pasar. Dos etapas se sucedieron. Un primer momento que perdura hasta el fin de la IIIa República la ve instalarse un una relación de enfrentamiento con el Estado republicano : nostálgica del estado católico, la Iglesia rechaza en bloque las "injustas leyes laicas". Un segundo período, a partir de 1945, ubica por el contrario a la Iglesia en una postura de apertura : admite entonces como "legítimo" el sistema jurídico surgido de la ley de 1905, sin reconocer sin embargo el principio de subjetividad política sobre el que éste se apoya.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.1115