Religion, violence et politique chez les Mayas du Chiapas

La différenciation religieuse accélérée que vivent les communautés indiennes dans l’État du Chiapas, au Mexique, est le fruit de la violence intra-ethnique. Dans ce mouvement de changement des appartenances religieuses, se définissent de nouveaux langages religieux et de nouveaux modes de communicat...

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Published in:Archives de sciences sociales des religions
Main Author: Bastian, Jean-Pierre (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 2008
In: Archives de sciences sociales des religions
Further subjects:B Violence
B Politique
B Religion
B Mexico
B Politics
B Chiapas
B Mexique
Online Access: Presumably Free Access
Volltext (lizenzpflichtig)
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Parallel Edition:Electronic
Description
Summary:La différenciation religieuse accélérée que vivent les communautés indiennes dans l’État du Chiapas, au Mexique, est le fruit de la violence intra-ethnique. Dans ce mouvement de changement des appartenances religieuses, se définissent de nouveaux langages religieux et de nouveaux modes de communication des identités individuelles et collectives qui passent par la mise en forme de séquences rituelles structurées en grande partie par le pentecôtisme. Au travers de l’adoption de ces nouvelles croyances et pratiques religieuses flexibles se joue à la fois l’ancrage dans les traditions religieuses ancestrales et la construction d’une modernité indienne fondée sur le droit et la reconnaissance du pluralisme idéologique. Ceci s’opère sans détruire la différence ethnique mais plutôt en recomposant ses éléments dans le sens d’une modernité endogène relativement autonome. La pluralisation religieuse donne l’opportunité de construire une définition religieuse du politique qui échappe aux régulations exogènes du politique légitime imposées par l’État tout en s’appuyant sur les principes juridiques de la liberté de culte. L’adoption de nouvelles expressions religieuses non catholiques continue de souligner la différence avec le reste de la société mexicaine et permet de chercher les moyens de combattre les inégalités sociales au sein des sociétés ethniques tout autant que le rapport de subordination de l’ethnie à la nation.La différenciation religieuse accélérée que vivent les communautés indiennes dans l’État du Chiapas, au Mexique, est le fruit de la violence intra-ethnique. Dans ce mouvement de changement des appartenances religieuses, se définissent de nouveaux langages religieux et de nouveaux modes de communication des identités individuelles et collectives qui passent par la mise en forme de séquences rituelles structurées en grande partie par le pentecôtisme. Au travers de l’adoption de ces nouvelles croyances et pratiques religieuses flexibles se joue à la fois l’ancrage dans les traditions religieuses ancestrales et la construction d’une modernité indienne fondée sur le droit et la reconnaissance du pluralisme idéologique. Ceci s’opère sans détruire la différence ethnique mais plutôt en recomposant ses éléments dans le sens d’une modernité endogène relativement autonome. La pluralisation religieuse donne l’opportunité de construire une définition religieuse du politique qui échappe aux régulations exogènes du politique légitime imposées par l’État tout en s’appuyant sur les principes juridiques de la liberté de culte. L’adoption de nouvelles expressions religieuses non catholiques continue de souligner la différence avec le reste de la société mexicaine et permet de chercher les moyens de combattre les inégalités sociales au sein des sociétés ethniques tout autant que le rapport de subordination de l’ethnie à la nation.
Intra-ethnic violence is fueling rapid religious differentiation in the state of Chiapas (Mexico). Changes in religious affiliation produce new religious codes and modes of communicating individual and collective identities heavily influenced by ritual sequences borrowed from the Pentecostal tradition. At stake in the implementation of these new beliefs and practices are the reaffirmation of ancestral religious traditions and the possibility of shaping a Mayan modernity that recognizes ideological pluralism. Rather than denying the ethnic specificity of Mayan society, this process adapts elements of ethnic identity to meet the needs of a relatively autonomous and endogenous modernity. Religious pluralization provides the Maya people with the possibility of defining politics in a religious way, allowing them to assert their independence from the central government and its exogenous political regulation while appealing to the legal principles of religious freedom. Not only does the adoption of new, non-Catholic expressions of religiosity underline the distinctiveness of the Mayan civilization within Mexican society, it opens up new perspectives in the struggle against endogenous social inequalities and in the fight against the domination of the nation-state.
Las diferenciaciones religiosas acceleradas que experimentan las comunidades indígenas del estado de Chiapas son el fruto de la violencia intraétnica. En este movimiento de cambio de las afiliaciones religiosas, se definen nuevos lenguajes religiosos y modos de comunicación de las identidades individuales y colectivas que pasan por la elaboración de nuevas formas de secuencias rituales estructuradas en gran parte por el pentecostalismo. Por la adopción de estas nuevas creencias y prácticas religiosas fléxibles se esta redefiniendo el lazo con las tradiciones religiosas ancestrales y se construye une modernidad indígena fundada en el derecho al pluralismo ideológico. Esto se produce sin destruir la diferencia étnica y recompone elementos de aquella en el sentido de una modernidad endógena relativamente autónoma. La pluralización religiosa ofrece la oportunidad de construir une definición religiosa endógena de lo político en continuidad con el imaginario maya y lo hace escapar a las regulaciones exógenas de lo político official impuesto por el estado nacional, sin prescindir del derecho constitucional a la libertad religiosa. La adopción de nuevas expresiones religiosas no católicas sigue reforzando la diferencia étnica y permite encontrar mediaciones para combatir las desigualdades sociales en el seno mismo de las sociedades étnicas e intentar modificar las relaciones de subordinación de la etnia a la nación.
ISSN:1777-5825
Contains:Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/assr.12812