« Elle lui parlait comme s’il était un enfant » : la voie de la dévotion maternelle dans les récits des vies des saints vishnouïtes

Une relecture de certains épisodes de la littérature hagiographique sur les vies des saints et saintes vishnouïtes au prisme de la maternité révèle les particularités d’un mode dévotionnel bien particulier, celui de l’amour parental ou, précisément, maternel (vātsalya bhāva) et non pas juste féminin...

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Bibliographic Details
Main Author: Pasche Guignard, Florence 1981- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
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Published: Sage 2023
In: Studies in religion
Year: 2023, Volume: 52, Issue: 1, Pages: 25-47
Standardized Subjects / Keyword chains:B Maternal love / Vaishnava / Hagiography / Bhakti / Relationship to God
IxTheo Classification:AD Sociology of religion; religious policy
AG Religious life; material religion
BK Hinduism, Jainism, Sikhism
Further subjects:B Maternité
B vārtā
B Hagiographie
B Bhakti
B Widowhood
B Vallabha
B Hindouisme
B Hinduism
B Hagiography
B Motherhood
B veuvage
Online Access: Volltext (kostenfrei)
Description
Summary:Une relecture de certains épisodes de la littérature hagiographique sur les vies des saints et saintes vishnouïtes au prisme de la maternité révèle les particularités d’un mode dévotionnel bien particulier, celui de l’amour parental ou, précisément, maternel (vātsalya bhāva) et non pas juste féminin. Cet article considère des figures maternelles dans une sélection de récits de deux collections hagiographiques en langue braj, les Caurāsī vaiṣṇavan kī vārtā (84VV) et les Do sau bāvan vaiṣṇavan kī vārtā (252VV), qui mettent en scène respectivement 84 et 252 membres de la communauté de Vallabhācaryā (1479–1531) et leur entourage. Ces récits exemplaires de la bhakti (dévotion) auraient été compilés dans le siècle suivant la mort du fondateur de la « voie de la grâce » (puṣṭimārga). En particulier, l’analyse s’attarde sur le récit (vārtā 83 des 252) où il est question d’une jeune fille-veuve qui pratique sa dévotion sur le mode maternel, considérant le dieu comme son fils. Au moment où elle en dévie pour rappeler la toute puissance de Krishna, la relation est ébranlée. Le parcours hagiographiques de la très jeune femme du récit est ensuite contrasté avec celui d’autres figures féminines de sainteté de la bhakti qui ont privilégié l’amour sur le mode érotique pour leur dieu masculin qui est, le plus souvent, un amant. Ceci ouvre à des considérations plus larges sur les femmes qui rejettent les rôles traditionnels qui leur sont assignés pour entrer en relation dévotionnelle avec le dieu comme un amant, plutôt que comme un enfant. L’article conclut que la relation sur le mode de l’amour maternel est l’une parmi plusieurs façons possibles, et valorisées dans les expressions dévotionnelles de l’hindouisme, d’être en relation avec le dieu et que si la maternité ne constitue pas en soi un obstacle à la dévotion dans cette communauté, elle n’est pas non plus exempte de difficultés.
A rereading of selected episodes in the hagiographic literature on the lives of Vaiṣṇava saints through the lens of motherhood reveals the peculiarities of a particular devotional mode, that of parental or, precisely, maternal – not just feminine – love (vātsalya bhāva). This article considers maternal figures in a selection of narratives from two hagiographic collections in Braj language, the Caurāsī vaiṣṇavan kī vārtā (84VV) and the Do sau bāvan vaiṣṇavan kī vārtā (252VV), which feature, respectively, 84 and 252 members of the Vallabhācaryā community (1479–1531) and their entourage. These exemplary accounts of bhakti (devotion) were likely compiled in the century following the death of the founder of the “path of grace” (puṣṭimārga). In particular, the analysis focuses on the story (vārtā 83 of 252) in which a young girl, a childwidow, practices her devotion in the maternal mode, considering the god as her son. From the moment she deviates from this to recall Krishna’s omnipotence, the relationship is shattered. The hagiographic account of the life of the young woman in the story is then contrasted with that of other feminine saints of bhakti who have privileged love in the erotic mode for their male god who is, more often than not, a lover. This opens up broader considerations about women who reject the traditional roles assigned to them in order to enter into a devotional relationship with a god as a lover, rather than as a child. The article concludes that the relationship in the mode of motherly love is one of several possible ways, valued in the devotional expressions of Hinduism, of relating to the god and that while motherhood is not in itself an obstacle to devotion in this community, it is not exempt from difficulties either.
ISSN:2042-0587
Contains:Enthalten in: Studies in religion
Persistent identifiers:DOI: 10.1177/00084298221107819