L'AVENIR, LE SENS MODAL DE L'ÊTRE ET LA REPRÉSENTATION DU TEMPS: APPROCHES PHÉNOMÉNOLOGIQUES ET LOGIQUES

En quoi consiste le sens « avenir »? Comment la variation de l'ouverture de l'avenir modifie-t-elle la conscience du réel? L'avenir est-il seulement une « partie » du temps comme le passé? Les analyses de la conscience temporelle étudent généralement ces questions ou réduisent le sens...

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Main Author: Duval, Raymond (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Librairie Philosophique J. Vrin 1988
In: Revue des sciences philosophiques et théologiques
Year: 1988, Volume: 72, Issue: 1, Pages: 31-76
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:En quoi consiste le sens « avenir »? Comment la variation de l'ouverture de l'avenir modifie-t-elle la conscience du réel? L'avenir est-il seulement une « partie » du temps comme le passé? Les analyses de la conscience temporelle étudent généralement ces questions ou réduisent le sens de l'avenir au sens de la finilude du Dasein. En partant des deux démarches contraires, et également fondamentales, vis-à-vis de l'avenir, nous nous proposons de montrer: que le sens « avenir » s'annonce comme accessibilité d'un accomplissement; que cette accessibilité présente nécessairement deux dimensions, l'une étant celle de l'ordre de durée qui nous sépare de l'accomplissement, lequel n'est « pas encore », l'autre étant celle de la force modale avec laquelle cet accomplissement s'annonce comme « sera »; que chacune de ces deux dimensions comporte des degrés. En définissant des degrés d'accessibilité sur chacune de ces deux dimensions, on peut constituer une matrice des futurs. Celle-ci permet d'expliciter et d'analyser toutes les variations possibles du sens « avenir ». L'apparente incompatibilité entre ouverture de l'avenir et représentation globale du temps peut être surmontée si l'on distingue, dans l'utilisalion des prédicats temporels, valeur de contingence et valeur de position dans le temps. La représentation du temps repose sur le principe de convertibilité de la perspective temporelle. Or ce principe peut être appliqué de deux façons différentes. La première consiste à interpréter les prédicats temporels en termes de relation d'ordre: les valeurs de contingence sont alors réduites à des valeurs de position dans le temps, et l'avenir devient effectivement une perspective sans aucune consistance ontologique propre. La seconde consiste à subordonner la convertibilité à l'accomplissement des événements ; les valeurs de contingence sont alors irréductibles aux valeurs de position dans le temps, et l'avenir garde la puissance infinie propre au risque, à la création et à toute affirmation d'être. Cette distinction entre valeurs de contingence et valeurs de position dans le temps n'est pas seulement utile pour éclairer, d'un point de vue phénoménologique, les rapports entre représentation objective du temps et ouverture de l'avenir vécue dans l'éveil, elle est essentielle pour comprendre le fonctionnement et la structure des énoncés temporels, et cela même d'un point de vue logique. A titre d'exemple nous indiquons comment la matrice des futurs et la distinction entre valeur de contingence et valeur de position dans le temps donnent une autre compréhension des analyses heideggeriennes et husserliennes du temps. Mais surtout nous mettons en évidence que la conscience du temps est le lieu privilégié pour l'analyse des modalités réelles, et que la question du sens de l'avenir donne à entendre la multiplicité des sens de l'être en termes de modalités et non plus en termes de catégories. What does Future mean? How does a change in its opening modify the sense of reality? Is the Future only one "part" of time like the Past? Analyses of consciousness of time evade generally these issues, or confine the meaning of Future to "finitude" of Dasein. Starting from two opposite basic relationships with Future, we propose the following points: the Future looks like the accessibility of a fulfilment; this accessibility appears necessarily through two dimensions, the one is the period-size that splits off now and fulfilment, the other is the modal force that foretells the fulfilment; these two dimensions have degrees. The determination of degrees leads to a futures matrix. With this matrix we get a tool to analyse all the possible changes of the Future opening. The incompatibility between Future opening and global representation of time can be overcome by distinguishing contingency values and serial position values in the use of temporal predicates. Time representation depends on the principle of temporal angle convertibility. This principle can be used in two ways. The first one translates the temporal predicates in terms of earlier/later relation: then contingency values are reduced to serial position values, and Future becomes an temporal angle without ontological meaning. In the second one, the convertibility depends on the fulfilment of events: then contingency values cannot be reduced and the Future keeps the infinite power which characterises risk, creation and being assertion. From a phenomenological point of view, this distinction is useful to throw light on relationship between the objective representation of time and the Future opening experienced in the awakening. It is also important to explain, from a logical point of view, the functioning and the structure of temporal statements. By way of example, we show how the futures matrix and this distinction between contingency values and serial position values give a new understanding of the analyses of time developed by Heidegger and by Hussert. And especially it appears that consciousness of time is the main topic for a study of real modalities, and that, through the issues of Future, the multiple meaning of being is understood in terms of modalities and not in terms of categories.
ISSN:2118-4445
Contains:Enthalten in: Revue des sciences philosophiques et théologiques