NOTES SUR LES DÉBUTS (1225-1240) DU PREMIER “AVERROÏSME”

Les témoignages invoqués pour assigner au début de l'influence d'Averroès dans le monde latin une date fixe: 1230, sont sans valeur. La critique textuelle montre que la prétendue lettre de Frédéric II est un faux forgé à partir de la lettre de Manfred de 1263; la Somme de Roland de Crémone...

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Bibliographic Details
Main Author: Gauthier, R. A. (Author)
Format: Electronic Review
Language:French
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Published: Librairie Philosophique J. Vrin 1982
In: Revue des sciences philosophiques et théologiques
Year: 1982, Volume: 66, Issue: 3, Pages: 321-374
Further subjects:B Book review
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:Les témoignages invoqués pour assigner au début de l'influence d'Averroès dans le monde latin une date fixe: 1230, sont sans valeur. La critique textuelle montre que la prétendue lettre de Frédéric II est un faux forgé à partir de la lettre de Manfred de 1263; la Somme de Roland de Crémone ne date pas de 1230, mais de 1236 au plus tôt; la carrière de Michel Scot autorise à placer son activité de traducteur d'Averroès entre 1220 et 1230. Le premier témoin de l'influence d'Averroès semble être, vers 1225, le maître ès arts qui a écrit le De anima et de potenciis eius : c'est ce maître qui a donné à l'« averroïsme » sa première forme, celle qui fait d'Averroès le champion de l'Intellect agent, puissance de Vâme. Après celte date, Averroès est connu à Oxford par le traité De potenciis anime et obiectis (vers 1230), par Robert Grosseteste dans ses opuscules scientifiques (1228-1235), à Paris par Guillaume d'Auxerre (avant 1231), par Hugues de Saint-Cher (1231-1232), par le chancelier Philippe (vers 1232), par Adam de Puteorum Villa (avant 1240). L'œuvre de Guillaume d'Auvergne, et surtout son De anima (vers 1240) montre la place prise par ce premier averroïsme : c'est une des deux formes de l'aristotélisme que Guillaume combat. We can attach no credit to the testimoniale dating the outset of Averroes' influence over the latin world in 1230. The review of the text shows that Frederic the Second's fictitious letter is a forgery resting on Manfred's 1263 lettre; Roland de Cremone's Sum was not written in 1230 but at the earliest in 1236; Michael Scot's career allows us to place his activity as Averroes' translator between 1220 and 1230. The first witness of Averroes' influence seems to be, around 1225, the master of arts who wrote De anima et de potenciis eius : he is the one who gave "averroïsm" its first form and built Averroes as the champion of "intellect agent", as might of the soul. After this date, Averroes is known in Oxford by the treatise on De potenciis anime et obiectis (around 1230), by Robert Grosseteste's scientific tracts (1228-1235), in Paris by Guillaume d'Auxerre (before 1231), by Hugues de Saint-Cher (1231-1232), by Philipp the Chancellor (around 1232), by Adam de Puteorum Villa (before 1240). The work of Guillaume d'Auvergne and especially his De Anima (around 1240) shows the importance of this first averroïsm : it is one of the two forms of aristotelism that Guillaume fights against.
ISSN:2118-4445
Contains:Enthalten in: Revue des sciences philosophiques et théologiques