Le « tuilage » en pastorale. Comment faire du neuf sans désavouer le passé ?

Le théologien néolovaniste Henri Derroitte propose une longue réflexion en forme de problématique. Il évoque toutes les composantes, difficultés et opportunités de notre époque très spécifique de transition entre deux mondes. Comme en écho, l’archevêque de Modène Mgr Ero Castellucci invite à relire...

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Bibliographic Details
Main Author: Join-Lambert, Arnaud (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Lumen Vitae Press 2020
In:Sonderdruck aus: Lumen Vitae : revue internationale de catéchèse et de pastorale (0024-7324) Vol. 75, no.4, p. 142 (2020)
Online Access: Volltext (kostenfrei)
Description
Summary:Le théologien néolovaniste Henri Derroitte propose une longue réflexion en forme de problématique. Il évoque toutes les composantes, difficultés et opportunités de notre époque très spécifique de transition entre deux mondes. Comme en écho, l’archevêque de Modène Mgr Ero Castellucci invite à relire comment Dieu lui-même transcende les erreurs et limites de nos communautés pour les rendre féconde. Il puise à la source de l’Ancien Testament en présentant la figure de la matriarche Saraï devenue Sarah par la bienveillance divine, image selon l’auteur de l’ambivalence et des défis des communautés chrétiennes. Cette première série est conclue par le plus douloureux de la crise catholique : les abus sexuels par des prêtres et religieux sur des personnes mineures. Pourquoi en parler ici ? Les révélations incessantes depuis 2002 (publication de l’enquête Spotlight dans le Boston Globe), ont provoqué l’Église catholique a changer d’ère. Karlijn Demasure, référence parmi les spécialistes sur le sujet, montre l’évolution de la manière dont les autorités catholiques ont considéré l’abus sexuel sur mineurs : successivement comme péché, pathologie, crime, puis comme abus systémique lié au cléricalisme et appelant une attention prioritaire aux victimes. Il y a un avant et un après ces révélations ; et cet après ne peut pas faire non plus comme si cet avant n’avait pas existé. Une deuxième série de réflexions tourne autour de la paroisse – lieu incontournable de la vie chrétienne dans l’espace social ouest-européen – et des ministères. Tous nos auteurs évoquent l’état de crise, avec ce qu’elle recèle de dangers et d’opportunités . L’ecclésiologue de Milan Luca Bressan étude la question de l’avenir des communautés paroissiales, comme lieu de vie d’un catholicisme populaire en risque de disparition. Il présente cinq scénarios (imagination, réarticulation, résistance, reconnaissance, modernisation), ouvrant des pistes inédites et exigeantes, afin de puiser dans les ressources existantes pour ouvrir un avenir à l’Évangile et à l’Église catholique en Italie et en Europe. Suit l’étude empirique de Catherine Chevalier (enseignante-chercheuse à la faculté de théologie de l’UCLouvain) sur les binômes composés d’un prêtre et d’une femme, responsables d’unités pastorales dans le diocèse de Malines-Bruxelles. Sa recherche inédite sur une situation pastorale aussi inédite, est précieuse pour comprendre les enjeux théologiques de ces nouvelles collaborations en responsabilité pastorale. Nul doute que le chantier pastoral et théologique ici ouvert devrait appeler de nombreuses réflexions à l’avenir. L’ecclésiologue de Toulouse Christian Delarbre, spécialiste des ministères, aborde les transitions du presbytérat et comment elles bouleversent les presbyteriums en France. Ces « lieux » furent essentiels pour la stabilité de la vie des diocèses pendant au moins les deux derniers siècles. La figure du prêtre diocésain émanant du peuple auquel il consacre toute sa vie est en voie de marginalisation. Ces prêtres coexistent dorénavant avec un clergé plus mobile (« fluide ») composé de religieux, membres de communautés nouvelles et d’instituts extérieurs au diocèse, prêtres venus d’ailleurs. Il était temps de prendre la mesure des changements provoqués dans les presbyteriums. Suivent trois réflexions à partir de « lieux » en profonde mutations dans l’Église catholique. La théologienne Monique Baujard, chargée d’enseignement à l’Institut catholique de Paris questionne la place des femmes dans l’Église. Tout en étant omniprésentes dans les communautés, elles restent encore largement marginalisées dans les structures de discernement pastoral et dans la gouvernance. À la suite du pape François, elle en appelle à former une Église synodale, qui honore davantage la dignité baptismale. Le deuxième lieu est le diocèse, hier construit comme l’unification de multiples territoires qu’étaient les paroisses. Le vicaire général de Reims Thierry Bettler présente le nouveau « projet diocésain » lancé le 5 janvier 2020, articulé autour de deux priorités : la vie évangélique en proximité et les missions itinérances. Il en analyse les conséquences vers une réforme structurelle radicale qui décentre des paroisses traditionnelles. Enfin, Jean-Philippe de Limbourg, délégué épiscopal du Vicariat Évangile & Vie du diocèse de Liège, plaide pour de nouvelles solidarités avec le monde profane pour relancer une dynamique pastorale. Aujourd’hui plus qu’hier, l’Église est invitée à répondre positivement à ces appels extérieurs en vue de générer de nouvelles activités. Sa réflexion s’enracine dans l’expérience des services d’aumônerie dans le monde sécularisé des institutions de santé.
ISSN:0024-7324
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