Summary: | L’article essaie de mettre en évidence les points de contacts entre les trois principales querelles qui ont déchiré le missions catholiques en Orient à l’époque moderne : la question des rites confucéens pratiqués par les néophytes chinois, l’acceptation des pratiques de distinction des castes dans la vie religieuse des chrétiens indiens et le problème de la communicatio in sacris dans l’Empire ottoman et en Perse. Il est ainsi possible d’identifier une unité conceptuelle de ces trois questions, liée aux enjeux théoriques discutés ; une unité chronologique, qui se réalise dans un déroulement des controverses tout à fait similaire ; et finalement une unité à l’égard des acteurs impliqués et de leurs stratégies d’affrontement. Parmi ces dernières, le recours aux références bibliques revêt une importance particulière en raison du rôle fondamental qu’elles ont joué dans l’argumentation des missionnaires, des canonistes et des consulteurs du Saint-Office : l’étude d’un exemple particulièrement significatif, celui de l’adoration de Naaman le Syrien (2 R 5,17-19), met en lumière les entrelacements et les chevauchements de questions provenant de missions éloignées dans le temps et dans l’espace.
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