Iusta murmuratio : The Sound of Scandal in the Early Middle Ages
Tout médiéviste le sait, Benoît dans sa Règle dénonce et interdit le murmure chez les moines, car ce murmure était compris comme une manifestation de ce à quoi les moines étaient censés avoir renoncé par leur voeux, à leur volonté propre. Cependant, un examen attentif de la Règle montre que Benoît n...
Main Author: | |
---|---|
Format: | Electronic Article |
Language: | English |
Check availability: | HBZ Gateway |
Journals Online & Print: | |
Fernleihe: | Fernleihe für die Fachinformationsdienste |
Published: |
Brepols
2016
|
In: |
Revue bénédictine
Year: 2016, Volume: 126, Issue: 2, Pages: 236-270 |
Online Access: |
Volltext (lizenzpflichtig) Volltext (lizenzpflichtig) |
Summary: | Tout médiéviste le sait, Benoît dans sa Règle dénonce et interdit le murmure chez les moines, car ce murmure était compris comme une manifestation de ce à quoi les moines étaient censés avoir renoncé par leur voeux, à leur volonté propre. Cependant, un examen attentif de la Règle montre que Benoît n’est pas totalement constant dans sa dénonciation du murmure. Ainsi, dans un passage (chap. 41), il parle même d’un “juste murmure” de la part de moines, si l’abbé commande d’entreprendre une tâche trop lourde. Dans cet article, j’examine, à l’aide des commentaires de Grégoire le Grand, de Smaragde de Saint-Mihiel, d’Hildemar de Corbie et d’Agobard de Lyon, la compréhension de cette tolérance de Benoît pour une plainte par une iusta murmuratio. Le murmure a pu être compris principalement, selon l’Écriture, comme une offense, mais, ainsi que Hincmar de Reims le note, c’était chose à écouter et à prendre au sérieux. Lorsque le roi apprend que son peuple murmure, explique Hincmar, il devrait rechercher sa cause, comme s’il s’agissait d’un danger imminent (periculo imminerent). Justement, Benoît admettait que, dans certaines circonstances, la démonstration d’un tel murmure puisse être juste. Dans quelle mesure, cette interprétation large fut-elle reprise hors des murs du cloître ? Le murmure était-il polyvalent et sujet à contestation ? Quand était-il le grognement d’un peuple ingrat et quand était-il une expression de la conscience collective, le signal d’un dommage fait au public, le bruit d’un scandale ? As every medievalist knows, Benedict in his Rule repeatedly denounces and forbids murmuring by monks, as this sound was specifically understood to be a manifestation of what the monks were supposed to have given up upon taking their vows—their own will. Yet, upon close inspection of the Rule, one finds that Benedict was not entirely consistent in his denunciation of murmuring. Indeed, at one point (chp. 41) he even speaks of the monks making a « just murmur » if commanded « immoderately » by their abbot to undertake a burdensome task. In this article, I explore, by way of commentaries by Gregory the Great, Smaragdus of St-Mihiel, Hildemar of Corbie, and Agobard of Lyon, the early medieval understanding of Benedict’s allowance for complaint through a iusta murmuratio. Murmuring may have been chiefly understood through Scripture as an offensive act, but as bishop Hincmar of Reims noted, it was something to listen for and be taken seriously; when the king learns that his people are murmuring, explained Hincmar, he should seek to discover its cause, as this was a matter of impending danger (periculo imminerent). Yet, as mentioned above, Benedict allowed that, on some occasions, such demonstrative murmuring might be just. To what extent was this lenient view held outside the cloister’s walls? Was the murmur multivalent and open to contestation? When was it deemed the grumbling of an ungrateful people, and when was it a collective expression of conscience, a signal of wrong done to the public, a sound of scandal? |
---|---|
ISSN: | 2295-9009 |
Contains: | Enthalten in: Revue bénédictine
|
Persistent identifiers: | DOI: 10.1484/J.RB.5.112224 |