Reliques et miracles

Le renouveau du culte des reliques dans le catholicisme français à partir de 1815 provoqua une vive réaction parmi les protestants. Cette réaction à un phénomène populaire ne toucha guère les protestants libéraux mais suscita de nombreuses publications dans les milieux évangéliques. Des controversis...

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Main Author: Moulin, Michèle (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Droz 2016
In: Revue d'histoire du protestantisme
Year: 2016, Volume: 1, Issue: 3, Pages: 417-429
Online Access: Volltext (JSTOR)
Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:Le renouveau du culte des reliques dans le catholicisme français à partir de 1815 provoqua une vive réaction parmi les protestants. Cette réaction à un phénomène populaire ne toucha guère les protestants libéraux mais suscita de nombreuses publications dans les milieux évangéliques. Des controversistes comme Napoléon Roussel, François Puaux et César Malan s’emparèrent du sujet. Leur principale source était le Traité des reliques de Calvin, jamais réédité en français depuis 1601 mais publié en 1822 en annexe au Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeusesde Collin de Plancy. Ce dernier, repenti et converti en 1841, avait puisé largement et avec sympathie dans les écrits protestants. Ce ne fut pas le cas de ses successeurs anticléricaux sous la IIIe République pour lesquels les chrétiens, catholiques ou protestants, étaient englobés dans une commune réprobation, la Réforme n’étant plus qu’un moment, dépassé, de l’Histoire. Par ailleurs, le thème des reliques n’attira pas aux évangélistes la sympathie des populations rurales comme avaient pu le faire ceux de la confession auriculaire ou du casuel : la dévotion aux reliques, inscrite dans la durée et ancrée géographiquement, offrait à ces dernières un support de sociabilité dont elles ne souhaitaient pas se passer.
The revival of the cult of relics in French Catholicism starting in 1815 elicited a vigorous response from the Protestants. While liberal quarters for the most part kept silent on this popular phenomenon, the evangelical camp produced numerous works written by the likes of Napoléon Roussel, François Puaux, and César Malan. Their main source was Calvin’s Treatise on Relics, which had in fact not been reprinted in French since 1601, until in 1822 it was included by Collin de Plancy as an appendix to his Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses. De Plancy, who converted to Protestantism in 1841, drew extensively and sympathetically on Protestant writings. This was not so for his anti-clerical successors of the Third Republic, who placed all Christians, Catholic and Protestant alike, under a single condemnation by virtue of their view of the Reformation as just a moment in history, which had since been surpassed. Their outcry against relics also did not win the evangelicals any sympathy from the rural populations, which they might have had if their criticism had pertained to auricular confession or priestly stipends instead. By its time honoured and geographically anchored nature, the devotion to relics offered French rural inhabitants a form of sociability of which they would not be deprived.
Die Erneuerung der Reliquienverehrung im französischen Katholizismus nach 1815 rief unter den Protestanten eine heftige Reaktion auf dieses populäre Phänomen hervor, weniger bei den liberalen als bei den evangelikalen Protestanten, mit zahlreichen Veröffentlichungen. Kontroverstheologen wie Napoléon Roussel, François Puaux und César Malan nahmen sich des Themas an. Ihre Hauptquelle war der Traktat über die Reliquien (Traité des reliques) von Calvin, der 1601 zuletzt herausgegeben worden war und 1822 als Anhang zum Kritischen Lexikon der Reliquien und Wundertätigen Bildern (Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses) von Collin de Plancy wieder herausgegeben wurde. Letzterer war schließlich 1841 zum Katholizismus konvertiert, aber hatte sich in seinem Lexikon viele Argumente aus den protestantischen Schriften zu eigen gemacht. Dies war nicht der Fall bei seinen antiklerikalen Nachfolgern in der III. Republik, die katholische wie evangelische Christen generell verabscheuten und für die auch die Reformation nur ein vergangenes geschichtliches Ereignis war. Dabei ist festzustellen, dass das Thema der Reliquien anders als die Themen der Ohrenbeichte oder der Kasualien den Evangelisten keine Sympathien bei der ländlichen Bevölkerung einbrachte : Die Verehrung der Reliquien war so andauernd wie auch geographisch fest verankert und bedeutete für die Landbewohner eine Stütze in den sozialen Beziehungen, auf die sie nicht verzichten wollten.
ISSN:2624-8379
Contains:Enthalten in: Revue d'histoire du protestantisme