Jean-Jacques Rousseau ou paradoxes à propos du mariage

Dans un article du B.S.H.P.F. de 1979, le regretté Jean Carbonnier s'était interrogé finement sur la question du mariage et de l'état civil des protestants français entre la révocation de l'édit de Nantes en 1685 et l'édit de tolérance de 1787 (« L'amour sans la loi », B.S.H...

Full description

Saved in:  
Bibliographic Details
Authors: Cottret, Monique (Author) ; Cottret, Bernard (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 2012
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 2012, Volume: 158, Pages: 9-28
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Parallel Edition:Non-electronic
Description
Summary:Dans un article du B.S.H.P.F. de 1979, le regretté Jean Carbonnier s'était interrogé finement sur la question du mariage et de l'état civil des protestants français entre la révocation de l'édit de Nantes en 1685 et l'édit de tolérance de 1787 (« L'amour sans la loi », B.S.H.P.F. t. 125, p. 47-75). Il avait accompagné sa réflexion d'une apostrophe, en forme d'injonction, que reprend cet article: « Il faut marier Rousseau. » Protestant et genevois, et donc doublement apatride et étranger au royaume de France, Jean-Jacques fait du mariage un contrat, clé de voûte d'une religion civile, fondement même d'une laïcité ouverte aux protestants, aux jansénistes et à tous les inclassables. Prêchant par l'exemple, son union avec Thérèse Levasseur prononcée en 1768, et entérinée par la postérité, constitue le premier mariage civil de l'histoire de France. The late dean Carbonnier had made a lasting contribution to the legal history of matrimony and the status of French Protestant families in Ancien Regime France between the 1685 revocation of the edict of Nantes and the 1787 edict of tolerance (« L'amour sans la loi » [« Love without the law »], B.S.H.P.F. t. 125, p. 47-75). He also concluded that one had to « marry Rousseau » thus highlighting the particular situation of the Genevan citizen who, as a Protestant, regarded marriage not as a sacrament but as a contract which formed the basis of his civil religion. His own lay wedding with Therese Levasseur in 1767 can thus be regarded as the first purely civil, ie non religious marriage to have been acknowledged in France thus opening up new vistas for all Protestants or dissenting Catholics. Im Jahr 1979 hat sich Jean Carbonnier in einem Artikel des Bulletin der SHPF differenziert mit der Frage nach der Trauung und dem Zivilstand der französischen Protestanten zwischen dem Widerruf des Edikts von Nantes 1685 und dem Toleranzedikt von 1787 auseinandergesetzt (« Gesetzlose Liebe » [L'amour sans la loi], BSHPF CXXV, S. 47-75). Er hatte diese Untersuchung mit einem Aufruf versehen, den unser Artikel aufnimmt: « Rousseau muss verheiratet werden ». Als Genfer und als Protestant ist Jean-Jacques Rousseau auf doppelte Weise heimatlos und fremd im Königreich Frankreich und er macht aus der Trauung einen Vertrag, zentral für eine Zivilreligion (« religion civile ») die das Fundament einer Laizität bildet, die offen ist für Protestanten, Jansenisten und alle anderen, die sich nicht einordnen lassen. Er geht mit gutem Beispiel voraus und so wird seine Verbindung mit Thérèse Levasseur, die 1768 geschlossen und später bestätigt wurde, die erste Ziviltrauung der Geschichte Frankreichs.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français