Tyrannie et tyrannicide selon Pierre Jurieu

Autour de la révocation de l'Édit de Nantes, Pierre Jurieu définit la tyrannie comme un abus de l'autorité civile, dont les désordres entraînent la légitimité de la désobéissance populaire. L'argumentaire juréen repose sur l'existence supposée d'un pacte originel entre le pe...

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Bibliographic Details
Main Author: Hubac, Jean (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 2006
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 2006, Volume: 152, Pages: 583-609
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Parallel Edition:Non-electronic
Description
Summary:Autour de la révocation de l'Édit de Nantes, Pierre Jurieu définit la tyrannie comme un abus de l'autorité civile, dont les désordres entraînent la légitimité de la désobéissance populaire. L'argumentaire juréen repose sur l'existence supposée d'un pacte originel entre le peuple et le prince et sur la réciprocité des obligations librement consenties. Le pacte est rompu lorsqu'une des parties cesse de remplir ses devoirs. Pour autant, la pensée du pasteur ne constitue pas un système, et si la définition de la tyrannie ne varie pas, son champ d'application s'étend après 1685: de roi légitime, Louis XIV devient alors un tyran dont le crime majeur est le viol des consciences. Sans cesse, la souveraineté terrestre est comparée à celle de Dieu et le politique interfere avec le sacré: les droits du prince sont circonscrits par des impératifs religieux. In the period of the revocation of the Edict of Nantes, Pierre Jurieu defines tyranny as an abuse of civil authority involving disorders which render popular disobedience legitimate. Jurieu's argument is based on the supposed existence of an original contract between the people and the prince and on reciprocal obligations freely entered into. The contract is annulled when one of the parties ceases to fulfil its responsibilities. However, the pastor's thought does not constitute a system and, if the definition of tyranny does not vary, its field of application is extended after 1685: Louis XIV, previously a legitimate king, becomes a tyrant whose major crime is the violation of consciences. Earthly sovereignty is incessantly compared to that of God, and the political sphere mingles with the sacred: the rights of the prince are circumscribed by religious imperatives. Im Kontext der Aufhebung des Ediktes von Nantes definierte Pierre Jurieu die Tyrannei als einen Missbrauch der weltlichen Obrigkeit, der den Verstoß gegen das Gesetz von Seiten des Volkes legitimiert. Jurieus Argumentation beruht auf der Annahme eines zwischen Volk und Fürst ursprünglich abgeschlossenen Vertrags, der gegenseitige Pflichten vorsieht, der aber gebrochen wird, sobald eine Vertragspartie ihre Pflichten nicht mehr erfüllt. Dennoch bildet Jurieus Denken kein System: Die Definition des Tyranneibegriffs änderte sich bei ihm nicht, wohl aber dessen Anwendung, die sich auf den vorher als legitimen König angesehenen Ludwig XIV. erstreckte, der ab 1685 des Verbrechens der Gewissensverletzung bezichtigt wurde. Die weltliche Herrschaft wird mit der göttlichen verglichen: Jurieus theologisch-politische Theorie ist dadurch gekennzeichnet, dass das Recht der Fürsten durch religiöse Pflichten beschränkt ist.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français