« Bayard Huguenot » ou « le plus ingrat gentilhomme que iamais naquist en France »? Un réexamen de la carrière: de François de La Noue, 1531-1591
Le maréchal François de La Noue (1531-1591) a joué un rôle capital dans l'institution de la Réforme en France. Si la monographie admirable que lui a consacrée Henri Hauser en 1892 fournit les détails essentiels de la vie du « Bras de Fer », son analyse du personnage mérite d'être réexaminé...
Main Author: | |
---|---|
Format: | Electronic Article |
Language: | French |
Check availability: | HBZ Gateway |
Fernleihe: | Fernleihe für die Fachinformationsdienste |
Published: |
Droz
1984
|
In: |
Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 1984, Volume: 130, Pages: 137-173 |
Online Access: |
Volltext (lizenzpflichtig) |
Summary: | Le maréchal François de La Noue (1531-1591) a joué un rôle capital dans l'institution de la Réforme en France. Si la monographie admirable que lui a consacrée Henri Hauser en 1892 fournit les détails essentiels de la vie du « Bras de Fer », son analyse du personnage mérite d'être réexaminée. L'auteur de la présente étude cherche à démontrer que la thèse de Hauser constitue en réalité une réponse — consciente ou inconsciente — aux pressions que subissaient les minorités protestante et israëlite à la fin du XIXe siècle : comment, à l'époque de l'Affaire Dreyfus, défendre la résistance huguenote et celui qui avait « tousjours servy de vray phare et guide en l'armee des heretiques »? Cherchant à réfuter les accusations de trahison et de sectarisme, Hauser prête à La Noue un sentiment national de caractère post-révolutionnaire, mais cette thèse explique mal les nombreuses prises d'armes auxquelles La Noue a participé. D'autres adversaires de La Noue l'accusaient d'avoir collaboré avec la Monarchie, s'étant laissé duper par les promesses des fils de Henri II. Pour expliquer ces défaillances, Hauser insiste sur la « naïveté », la « bonhomie », la « candeur », la « confiance exagérée », la « crédulité » de La Noue. S'inspirant d'une lecture attentive des Discours de La Noue, l'auteur de cet article soutient que la naïveté est un mobile insuffisant pour expliquer la carrière de La Noue; que c'était un homme lucide, prudent, avisé, et même malin; qu'il avait un sens équilibré de la réalité humaine; et que sa politique était celle d'un homme d'Etat réaliste, accompli, et « digne de restituer un Estat affoibli & corrompu ». |
---|---|
Contains: | Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
|