La Guerre des Camisards: Son caractère. Ses conséquences

La guerre des Cévennes est née des persécutions exercées sur les protestants après la révocation de l'édit de Nantes. A la suite des exécutions, des emprisonnements, des condamnations aux galères, les paysans cévenols exaspérés se révoltent. L'insurrection débute par l'assassinat de l...

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Bibliographic Details
Authors: Bosc, Henri (Author) ; Allier, Jacques (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 1973
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 1973, Volume: 119, Pages: 335-355
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:La guerre des Cévennes est née des persécutions exercées sur les protestants après la révocation de l'édit de Nantes. A la suite des exécutions, des emprisonnements, des condamnations aux galères, les paysans cévenols exaspérés se révoltent. L'insurrection débute par l'assassinat de l'abbé du Chayla au Pont de Montvert (juillet 1702). Sous l'emprise d'une crise religieuse mystique, provoquée par le climat de terreur qui régnait dans le Bas-Languedoc, et que l'on a appelé le Prophétisme, poussés, disaient-ils, par le Saint-Esprit, les paysans pour se venger des exactions contre eux, s'arment et s'organisent. La noblesse et la bourgeoisie restent passives dans l'attente des événements. Il s'agit pour les protestants cévenols d'une guerre sainte, d'une lutte de partisans engagée désespérément contre les troupes de Louis XIV. Le roi est alors aux prises avec les coalisés (anglais, hollandais, espagnols, portugais, allemands) dans la guerre de la Succession d'Espagne : la révolte du Bas-Languedoc va obliger le souverain à dégarnir ses fronts de combats sur les frontières, et à envoyer des troupes de plus en plus nombreuses dans les Cévennes. Celles-ci, en face des paysans protestants qui leur dressent des embuscades, subiront de lourdes pertes. Bien organisés en bandes disciplinées, conduits par des chefs énergiques comme : Gédéon Laporte, Esprit Séguier, Jean Cavalier, Rolland, les camisards brûlent des églises pour venger leurs temples détruits, ils exécutent les traîtres, incendient de nombreux villages, et assassinent plusieurs prêtres. La guerre des Cévennes peut se diviser en 4 périodes correspondant aux arrivées successives des chefs et maréchaux de France mis à la tête des armées royales. Une première période fut celle du lieutenant-général Broglie : elle dura de juillet 1702 à février 1703, elle fut marquée par les victoires de Cavalier et de Rolland à Vacquières, au Mas Cauvi, à Sauve. Une 2e période fut celle du Maréchal de Montrevel, elle dura de février 1703 à mars 1704. Montrevel, désireux de réprimer, à tout prix, l'insurrection, incendie une grande partie des Cévennes et déporte les populations, semant partout la terreur. Méprisé et incapable, il est finalement rappelé par la Cour. Une troisième période fut celle du Maréchal de Villars qui réussit par une habile diplomatie à persuader Cavalier, vaincu à Nages, de se rendre et de se retirer à l'étranger. Rolland qui résistait est trahi et tué (1704) les derniers chefs se soumettent. La Révolte sembla éteinte... Une quatrième période s'étend de janvier 1705 à octobre 1710. L'insurrection se rallume sous l'influence du chef Abraham Mazel, mais elle est finalement écrasée. Cette période fut marquée par les efforts des Coalisés pour pénétrer dans les Cévennes par le pays de Gex, le Faucigny, le Chablais, par la Provence et la Catalogne. Il s'agissait pour les nations alliées de maintenir et de consolider la révolte camisarde pour en faire un abcès de fixation et créer un front de combat à l'intérieur du royaume. C'est pourquoi la guerre des Cévennes est inséparable de la guerre de la Succession d'Espagne. Après l'échec du débarquement des Anglais à Sète et à Agde et la mort d'Abraham Mazel (1710) la Révolte s'effondre définitivement. La guerre camisarde contribua à maintenir le protestantisme méridional. Les autorités royales ont toujours craint de la voir se rallumer. On ferma plus ou moins les yeux sur les manifestations religieuses protestantes. La piété huguenote se maintint au foyer secrètement et les pasteurs pacifiques de la seconde moitié du XVIIIe siècle entretinrent la foi réformée par leur fidélité et leur martyre.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français