Un manuscrit du Musée de Ferrières concernant les accommodements de religion proposés au XVII e siècle

Le Musée du protestantisme en Haut-Languedoc, installé au château de Ferrières (Tarn), possède depuis 1967 un cahier manuscrit de 122 pages qui a pour titre : Réponse à la demonstration de J. L. docteur En Theologie touchant lunion de Ceux de la Religion reformée avec ceux de La religion romaine. L&...

Full description

Saved in:  
Bibliographic Details
Main Author: Bourguet, Pierre (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 1972
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 1972, Volume: 118, Pages: 173-193
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:Le Musée du protestantisme en Haut-Languedoc, installé au château de Ferrières (Tarn), possède depuis 1967 un cahier manuscrit de 122 pages qui a pour titre : Réponse à la demonstration de J. L. docteur En Theologie touchant lunion de Ceux de la Religion reformée avec ceux de La religion romaine. L'écriture, de la même main d'un bout à l'autre, est fine et élégante. En revanche l'orthographe est extrêmement fantaisiste, et l'accentuation pour ainsi dire inexistante. Or, comme le style est brillant, quoique un peu ampoulé et sarcastique (il s'agit d'une controverse) et qu'il comporte des citations dénotant une culture certaine, alors qu'elles sont en général mal reproduites, on peut penser que l'auteur de la « Reponse » a dicté son texte à un secrétaire plus habile que savant. On peut dater approximativement ce travail du milieu du XVIIe siècle, entre 1655 et 1662, l'attribuer à un laïc, un avocat peut-être. Mais rien n'autorise plus de précisions. Jusqu'à présent, le mystère demeure entier en ce qui concerne également l'auteur catholique de la « Demonstration ». Tout au plus un indice (mention du « grand Sinnodo ») laisse supposer qu'il pourrait s'agir d'un écrivain espagnol, plutôt que d'un italien. De là à conjecturer qu'il faut chercher du côté des dominicains (ou jésuites) d'Espagne engagés dans la Contre-Réforme... Toujours est-il que le manuscrit de Ferrières, on l'a deviné, s'inscrit dans la liste des écrits se rapportant aux « Accommodeurs de religion ». Il se divise en trois parties, après une entrée en matière (pp. 1 à 8), parties qui sont des réponses à trois « raisonnements ». La première s'étend de la p. 8 à la p. 32. Elle porte sur le fait que recevoir extérieurement un même Symbole n'implique pas forcément la foi selon des interprétations identiques. Autrement dit : on peut ne pas différer quant à la lettre, et différer quant au sens, surtout si le sens initial est altéré par des adjonctions traditionnelles. L'auteur de la « Reponse » signale donc à celui de la « Démonstration » tout ce qui, selon lui (mieux vaut dire selon l'Eglise Réformée de l'époque), empêche tout projet de « réunion », étant donné que « la fumée des erreurs obscurcit la lumière de toutes les vérités ». On voit par là que le document inédit méritait d'être publié au moment où le véritable œcuménisme aborde sereinement le problème capital longtemps bloqué par un dialogue stérile. Das Museum des Protestantismus im Haut-Languedoc, das im Schloss Ferrières (Tarn) eingerichtet wurde, besitzt seit 1967 ein Manuskript von 122 Seiten, mit dem Titel : « Réponse à la Démonstration de J. L. docteur En Théologie touchant lunion de Ceux de la Religion reformée avec ceux de La religion romaine. » Die Schrift ist von Anfang bis Ende von derselben feinen und eleganten Hand geschrieben. Dagegen ist die Orthographie sehr frei und Akzente sind fast nicht vorhanden. Da der Stil glänzend ist, obwohl etwas übertrieben und sarkastisch (handelt es sich doch um eine Kontroverse) und er Zitate enthält, die auf eine gewisse Kultur schliessen lassen, und da jene Zitate im allgemeinen schlecht wiedergegeben sind, ist denkbar, dass der Verfasser der « Reponse » seinen Text einem Sekretär diktierte, der mehr gewandt als gelehrt war. Dieses Werk stammt sehr wahrscheinlich aus der Mitte des XVII Jahrhunderts, zwischen 1655 und 1662 und kann einem Laien, vielleicht einem Advokaten, zugeschrieben werden. Bis heute bleibt ein völliges Geheimnis, wer der katholische Verfasser der « Demonstration » ist. Nur das eine Merkmal (die Erwähnung des « grand Sinnodo ») lässt daraufschliessen, dass es sich eher um einen spanischen als um einen italienischen Schriftsteller handelt. Hieraus könnte sich die Vermutung ableiten, den Autor unter den spanischen Dominikanern (oder Jesuiten) zu suchen, die in der Gegenreformation tätig waren. Soviel ist sicher : das Manuskript von Ferrières lässt sich in die Liste der Schriften, die sich mit den « Accommodeurs de religion » befassen, einreihen. Nach einer Einleitung (S. 1-8) gliedert sich das Manuskript in 3 Teile, die je eine Antwort auf 3 « raisonnements » darstellen. Der erste Teil (Seite 8-32) zeigt, dass die äussere Annahme ein und desselben Symbols nicht unbedingt die Annahme desselben Glaubens miteinschliesst. Anders gesagt : Man kann im Text übereinstimmen, und doch im Sinn abweichen, besonders wenn der Sinn durch Zusätze der Tradition verändert ist. Der Verfasser der « Reponse » zeigt dem der « Demonstration » alles was — nach ihm — (oder besser gesagt nach der reformierten Kirche jener Zeit) den Wiedervereinigungs-Entwurf verhindert, da der « Rauch der Irrtümer das Licht aller Wahrheiten verdunkele ». Hieraus ersieht man, dass das unveröffentlichte Dokument verdient, zu dem Zeitpunkt, da der echte Œkumenismus das durch einen sterilen Dialog lang ausgeklammerte Hauptproblem anpackt, veröffentlicht zu werden.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français