Le problème protestant dans les visites pastorales chartraines du XVII e siècle

Le diocèse de Chartres était l'un des plus grands de France au XVIIe siècle (plus de 900 paroisses jusqu'à la séparation de 1697 qui l'amputa de 192 paroisses). Après les guerres civiles du XVIe siècle, la Réforme catholique se développa dans le diocèse sous l'impulsion des évêqu...

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Bibliographic Details
Main Author: Sauzet, Robert (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Droz 1972
In: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Year: 1972, Volume: 118, Pages: 683-696
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:Le diocèse de Chartres était l'un des plus grands de France au XVIIe siècle (plus de 900 paroisses jusqu'à la séparation de 1697 qui l'amputa de 192 paroisses). Après les guerres civiles du XVIe siècle, la Réforme catholique se développa dans le diocèse sous l'impulsion des évêques, en particulier le théologien Jacques Lescot, confesseur du cardinal de Richelieu. Les procès verbaux des visites pastorales des évêques de Chartres sont perdus mais il reste d'importantes séries de procès verbaux de visites d'archidiacres et de doyens ruraux. Ces documents, source majeure de l'étude de la réforme du clergé et du peuple catholique, comportent aussi des renseignements sur les protestants. Le présent travail est consacré à l'étude de ce dernier aspect qui n'avait été que partiellement envisagé dans l'ouvrage de M. Lehr. Les protestants étaient peu nombreux dans le diocèse de Chartres : moins de 10 000 alors que les deux seuls archidiaconés pour lesquels nous ayons conservé des procès verbaux de visites, — moins de la moitié des paroisses du diocèse —, comptaient plus de 150 000 habitants. A titre d'exemple, en 1664, les visites du doyen de Beauce dénombrent dix fois plus de catholiques que de protestants. A côté de gentilshommes campagnards calvinistes qui, tantôt succombèrent à la séduction papiste, tantôt demeurèrent à la tête des minorités calvinistes, un noyau religionnaire relativement important subsistait à Châteaudun. Dans cette localité, durant la période 1630-35, se manifestèrent de vives tensions entre protestants et catholiques. Par la suite, les procès-verbaux n'en portent plus trace. Dans les paroisses rurales, le peuple catholique et parfois même le clergé manifestaient, par contre, un assez étonnant irénisme à l'égard des religionnaires. Le cabaret et l'école étaient les lieux privilégiés de cette coexistence paisible. Il arriva même que les maîtres d'école papistes enseignent à leurs élèves huguenots le catéchisme protestant ou les psaumes de Marot. Malgré leur faiblesse numérique, les communautés protestantes de Beauce et du Perche manifestent une réelle vitalité au cours du siècle. Après la révocation de l'Edit de Nantes, les procès verbaux de visites portent des traces de résistance à la catholicisation forcée. The diocese of Chartres was one of the widest of XVII th. century in France, including more than 900 parishes till the partition which, in 1697, took 192 parishes from it. After XVI th. century civil wars, the bishops of Chartres, — specially Jacques Lescot, divine and cardinal of Richelieu's confessor —, gave an impulse to catholic Reformation. The records of episcopal inspections are lost but large series of archdeacons and rural deans' visits remain. These documents, main sources about catholic clergy and people's Reformation, also include some informations concerning the Protestants. The present work purposes to study this last sight which was only partly considered by H. Lehr's book. Protestants were not very numerous in the diocese of Chartres : under 10 000, when the only two archideaconries retaining visitrecords (under half of the parishes of the diocese) had more than 150 000 inhabitants. For example, in 1664, according to dean of Beauce's records, catholics were ten times more numerous than protestants. Beside calvinist gentry which sometimes were won by papistic seduction, sometimes kept on leading the protestant minorities, a somewhat important huguenot nucleus were living in Châteaudun. In this town, from 1630 to 1635, conflicts between protestants and catholics appeared. Afterwards, these tensions miss in the records. In country parishes, catholic people and sometimes priests showed, on the contrary, a quite astonishing irenism towards protestants. Public-houses and schools were the favourite places of this peaceful coexistence. It even happened that papistic schoolmasters taught protestant catechism or Marot's psalms to their huguenot pupils. In spite of the little number of their followers, the protestant communities of Beauce and Perche show a real vitality through the century. After the revocation of the « Edit de Nantes », pastoral inspections records point at marks of resistance to compelled catholicisation.
Contains:Enthalten in: Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français