Calvin, la grâce et l’éthique de la dette

En insistant sur la grâce, la Réforme a voulu rompre avec une comptabilité des œuvres. En imputant aux élus les mérites du Christ, Dieu met à leur compte, sans préalable ni condition, ce qui vient les sauver, annulant toute dette à son égard. Cette conception de la grâce a-t-elle eu un effet transfo...

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Bibliographic Details
Main Author: Dermange, François 1962- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
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Published: Colin [2020]
In: Revue de l'histoire des religions
Year: 2020, Volume: 237, Issue: 4, Pages: 541-558
Standardized Subjects / Keyword chains:B Calvin, Jean 1509-1564 / Debt / Grace / Debt / Economic ethics
IxTheo Classification:CB Christian life; spirituality
KDD Protestant Church
NCE Business ethics
Online Access: Volltext (Verlag)
Volltext (doi)
Description
Summary:En insistant sur la grâce, la Réforme a voulu rompre avec une comptabilité des œuvres. En imputant aux élus les mérites du Christ, Dieu met à leur compte, sans préalable ni condition, ce qui vient les sauver, annulant toute dette à son égard. Cette conception de la grâce a-t-elle eu un effet transformateur sur les relations économiques et la dette ? À travers ses commentaires bibliques et ses sermons, Calvin s’efforce de montrer que oui. Sans remettre en cause la propriété et le crédit, il tente d’en limiter les dérives par un double critère : l’équité envers les débiteurs, rapportée à la justice divine, et la libéralité, rapportée à la grâce. Il fait des conséquences pour les pauvres le seul critère de jugement éthique des mécanismes de crédit. Cette perspective n’est pourtant pas parvenue à prendre forme dans le droit, restant cantonnée à la discipline ecclésiastique et à la seule appréciation des riches qui se voulaient hommes et femmes de bien.
Calvin, grace and the ethics of debt: By insisting on grace, the Reformation wanted to break with the account-keeping of works. God imputes the merits of Christ to the chosen ones, and by doing so, unconditionally credits them with what saves them, cancelling any debt owed to him. But does this conception of grace have a transformative effect on economic relationships and debt? Calvin strives to ensure this. Without questioning the legitimacy of ownership and credit, he puts forward two criteria in order to limit their excesses: equity towards debtors, in relation to divine justice, and liberality towards the poor, in relation to grace. He makes consequences for the poor the only criterion for the ethical judgment of credit mechanisms. This perspective, however, failed to become a law, remaining confined to ecclesiastical discipline and to the sole discretion of the rich.
ISSN:2105-2573
Contains:Enthalten in: Revue de l'histoire des religions
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/rhr.10862