La notion de retournement et l’agôn musical entre Apollon et Marsyas chez le ps.-Apollodore: Interprétation d’un mythe

Dans la Bibliothèque (I, 4, 2), le pseudo-Apollodore raconte la joute musicale qui oppose Apollon au satyre Marsyas. Le dieu musicien l’emporte parce qu’il joue de sa cithare après l’avoir retournée, exécutant une manœuvre que son rival est incapable de reproduire avec l’aulos. Apollon fait ainsi de...

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Bibliographic Details
Main Author: Monbrun, Philippe 1965- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Centre [2005]
In: Kernos
Year: 2005, Volume: 18, Pages: 269-289
Online Access: Volltext (doi)
Volltext (kostenfrei)
Description
Summary:Dans la Bibliothèque (I, 4, 2), le pseudo-Apollodore raconte la joute musicale qui oppose Apollon au satyre Marsyas. Le dieu musicien l’emporte parce qu’il joue de sa cithare après l’avoir retournée, exécutant une manœuvre que son rival est incapable de reproduire avec l’aulos. Apollon fait ainsi de sa cithare un instrument palintone et palintrope, très proche de son arc réflexe, un instrument capable d’inverser sa position, mais aussi de renverser la situation au profit de celui qui l’utilise. Même « conduite de retournement » pour la lyre, dont la réversibilité efficace est redevable à la tortue ainsi qu’à Hermès et à son travail de luthier. La puissance de retournement des instruments à cordes apolliniens permet de jeter un éclairage nouveau sur la victoire d’Apollon et sur l’écorchement de Marsyas, tout en situant l’épisode dans le champ de la mètis. De l’instrument d’Apollon, retourné vers le bas, qui précipite Marsyas aux Enfers, à celui d’Orphée, tenu à l’endroit, qui en ramène Eurydice, se dessine la nature ambivalente de la lyre symétrique à celle de l’arc. Comme lui, la lyre est bien « signe de chute », de la vie vers la mort, ou « signe de remontée », de la mort vers la vie.
Contains:Enthalten in: Kernos
Persistent identifiers:DOI: 10.4000/kernos.1531