Le dogme de l’Incarnation et l’idée chrétienne, théologico-cosmologique de la nature, dans le Christ, chez Suger et Copernic: critique de la thèse d’Alexandre Kojève sur "l’origine chrétienne de la science moderne"
Dans cet article je me propose, tout en prolongeant mes travaux antérieurs, de clarifier le sens de ce qu’on désigne par l’expression d’«origine chrétienne de la science moderne». Tout en reconnaissant une influence de la pensée chrétienne à travers le rôle du dogme de l’Incarnation, je suggère une...
Subtitles: | Articles |
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Main Author: | |
Format: | Electronic Article |
Language: | French |
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Published: |
2020
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In: |
Revue des questions scientifiques
Year: 2020, Volume: 191, Issue: 1/2, Pages: 7-31 |
Online Access: |
Volltext (lizenzpflichtig) |
Summary: | Dans cet article je me propose, tout en prolongeant mes travaux antérieurs, de clarifier le sens de ce qu’on désigne par l’expression d’«origine chrétienne de la science moderne». Tout en reconnaissant une influence de la pensée chrétienne à travers le rôle du dogme de l’Incarnation, je suggère une interprétation différente de celle d’Alexandre Kojève. À cette fin je considère, à travers des exemples, le dogme de l’Incarnation comme constitutif d’une structure originale de la pensée chrétienne qui organise en profondeur, tout en lui donnant son sens, l’imaginaire chrétien du monde. Un imaginaire par lequel s’affirme et se constitue une idée chrétienne de la nature, théologico-cosmologique, qui s’explicite dans le Christ. Cette idée de la nature est ensuite «mécanisée» et radicalement transformée par Galilée et Descartes. C’est ce nouveau corpus qui conduit, à proprement parler, à ce qu’on appelle la science moderne comme physique mathématique. Il n’y a donc pas pour moi au sens strict kojévien d’«origine chrétienne de la science moderne». In this article, I propose, while extending my previous work, to clarify the meaning of what is designated by the expression “Christian origin of modern science”. While recognizing the influence of Christian thought through the role of the Incarnation dogma, I suggest a different interpretation than Alexandre Kojève. To this end, employing various examples, I regard this dogma as constituting a fundamental framework for Christian thought, and which deeply and significantly structures the Christian imaginary of the world. The Christian idea of nature, both theological and cosmological, which is expressed in Christ, is asserted and constituted in this imaginary. This idea of nature is subsequently “mechanized” and radically transformed by Galileo and Descartes. Our idea of modern science as mathematical physics results directly from this novel corpus. Therefore, to my mind, there is no “Christian origin of modern science” in the strictly Kojévian sense. |
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Contains: | Enthalten in: Revue des questions scientifiques
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