Anatomie d’un paradoxe: « Pour les femmes », selon Charles Estienne (1553)

La lecture du paradoxe 24 du recueil publié par Charles Estienne, en 1553, de la traduction française des Paradossi d’Ortensio Lando (première publication à Lyon, en 1543) ne laisse pas d’être mystérieuse : Charles Estienne signe comme éditeur et non comme auteur le volume de 1553, les lecteurs cont...

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Bibliographic Details
Main Author: Cazes, Hélène 1962- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: [2020]
In: Réforme, humanisme, renaissance
Year: 2020, Volume: 90, Issue: 1, Pages: 39-64
Online Access: Volltext (Verlag)
Description
Summary:La lecture du paradoxe 24 du recueil publié par Charles Estienne, en 1553, de la traduction française des Paradossi d’Ortensio Lando (première publication à Lyon, en 1543) ne laisse pas d’être mystérieuse : Charles Estienne signe comme éditeur et non comme auteur le volume de 1553, les lecteurs contemporains l’interprètent tantôt comme une collection d’exercices scolaires tantôt comme un livre facétieux. Surtout, faut-il voir dans les libertés du traducteur un retournement des lieux communs contre les femmes et une parodie des textes misogynes qui ponctuent la « Querelle des femmes » ? Ou faut-il y lire la continuation de cette tradition rhétorique ? Outre l’indécision interprétative des paradoxes sérieux-comiques humanistes, la nouvelle structure du paradoxe, dans son adaptation française et sa réflexivité invitent à confronter ce texte à d’autres exposés de Charles Estienne sur les femmes. Les congruences thématiques et lexicales, relevées également chez les héritiers directs de Charles Estienne, et Nicole Estienne et son époux Jean Liebault, suggèrent que Charles Estienne est bien l’auteur de la traduction et qu’il joue avec le pacte du paradoxe pour proposer une défense des femmes.
The interpretation of the paradox 24, from the collection published by Charles Estienne, in 1553, as a French translation of the Paradossi by Ortensio Lando (first publication in Lyons, 1543) is nothing but difficult : Charles Estienne signed as an editor and not as the author the 1553 volume, contemporary readers interpreted it differently, sometimes it as a collection of scholastic exercises, sometimes as a facetious book. Above all, should we see in the freedom of the translator a reversal of the commonplaces against women, a parody of the misogynist texts that punctuate the "Querelle des femmes" ? Or should we read the declamation 24 as the continuation of this rhetorical tradition ? In addition to the interpretative indecision of the serious-comic humanist paradox, the new structure of the text, in its French adaptation, and its reflexivity invites us to compare it with other discourses authored by Charles Estienne on the topic of women. The thematic and lexical congruences, also found in works authored by the direct heirs of Charles Estienne, Nicole Estienne and her husband Jean Liebault, suggest that Charles Estienne is indeed the author of the translation and that he plays with the pact of the paradox to propose a defense of women.
ISSN:1969-654X
Contains:Enthalten in: Réforme, humanisme, renaissance