Entre le devoir de pardonner et le droit de ne pas pardonner

Les auteurs abordent la question du pardon à partir de l'expérience des victimes d'abus sexuels qui la posent souvent d'une façon très aiguë. Le christianisme tient généralement le pardon pour un devoir chrétien, fondé sur une théologie qui considère la réconciliation comme le coeur d...

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Bibliographic Details
Authors: Demasure, Karlijn 1955- (Author) ; Nadeau, Jean-Guy 1950- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Fac. [2017]
In: Théologiques
Year: 2015, Volume: 23, Issue: 2, Pages: 253-270
IxTheo Classification:CA Christianity
NBE Anthropology
NCB Personal ethics
Online Access: Volltext (doi)
Volltext (kostenfrei)
Description
Summary:Les auteurs abordent la question du pardon à partir de l'expérience des victimes d'abus sexuels qui la posent souvent d'une façon très aiguë. Le christianisme tient généralement le pardon pour un devoir chrétien, fondé sur une théologie qui considère la réconciliation comme le coeur de l'histoire de salut. Le Nouveau Testament porte un appel à pardonner qui ne peut être nié. Par contre, celui-ci ne va pas nécessairement sans condition ni en faisant abstraction du contexte de la faute ou de la relation. Opérant une étrange inversion de la dynamique du pardon, la psychologie considère de son côté les bienfaits du pardon pour celui ou celle qui le donne plus que pour celui ou celle qui le reçoit. La psychologie connaît aussi les longs cheminements et les impasses du pardon dont la théologie ne saurait faire abstraction. Cela appelle une théologie qui soit plus sensible à la justice et qui approche avec plus de retenue la question du pardon et de la réconciliation. Comme l'amour, le pardon est un don et il ne peut être forcé.Le pardon n'est pas une obligation dont il faudrait se culpabiliser ou culpabiliser les victimes, souvent les plus faibles, de ne pas y répondre. Si la grâce de Dieu permet de pardonner là où la volonté et le pouvoir humains touchent à leurs limites, peut-être y a-t-il aussi une grâce qui permet de retenir le pardon jusqu'à ce que quelque chose change, voire une grâce qui permet de faire justice pour que la vie se poursuive en abondance.
ISSN:1492-1413
Contains:Enthalten in: Théologiques
Persistent identifiers:DOI: 10.7202/1042752ar