Les recours polémiques des Pères grecs aux écrits hérétiques, d’Irénée à Épiphane

La plupart des écrits « hérétiques » des iie et iiie siècles sont perdus ou ne sont connus que par des résumés succincts et tendancieux ou par de brefs extraits. Notre propos est de repérer les moyens mis en oeuvre par certains Pères pour disqualifier ces écrits. Irénée, en général, ne les nomme pas...

Full description

Saved in:  
Bibliographic Details
Main Author: Le Boulluec, Alain 1941- (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
Check availability: HBZ Gateway
Journals Online & Print:
Drawer...
Fernleihe:Fernleihe für die Fachinformationsdienste
Published: Institution 2021
In: Revue d'études augustiniennes et patristiques
Year: 2021, Volume: 67, Issue: 1, Pages: 33-49
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)
Volltext (lizenzpflichtig)
Description
Summary:La plupart des écrits « hérétiques » des iie et iiie siècles sont perdus ou ne sont connus que par des résumés succincts et tendancieux ou par de brefs extraits. Notre propos est de repérer les moyens mis en oeuvre par certains Pères pour disqualifier ces écrits. Irénée, en général, ne les nomme pas ni ne les cite. Il en tire un prétendu « mythe » (hypothesis), qu’il sépare des références scripturaires, en faisant de celles-ci un déguisement trompeur. Le thème du « mythe » lui sert à assimiler ces écrits à la littérature païenne. La diversité des formes particulières d’un « mythe » commun permet en outre de dénoncer l’émiettement des sectes. Lorsqu’il lui arrive de paraphraser un écrit valentinien, il réduit le recours aux Écritures saintes à l’exercice artificiel du centon. En fait, les textes de Nag Hammadi donnent une image tout autre. Épiphane dans le Panarion nomme et cite nombre d’écrits « hérétiques », tout en reprenant le motif polémique du « mythe » et en comparant la doctrine adverse aux farces bonnes pour les bouffonneries des mimes. Origène, dans son Commentaire sur Jean, sans renoncer totalement à la tactique d’Irénée, prend au sérieux l’exégèse d’Héracléon, qu’il cite expressément.Most of the "heretical" writings of the second and third centuries are lost or known only from short abstracts or excerpts. Our purpose is to register different means by which some Fathers strive to disqualify these writings. Irenaeus neither names nor quotes his sources, but he draws from them a so-called gnostic "myth" (hypothesis) which he links with pagan literature. He separates this "myth" from the biblical references which he describes as false appearance. He uses the diversity of the forms his sources give to the "myth" to denounce what he sees as crumbling sects. When he comments upon a Valentinian writing, he reduces the biblical references to a deceptive cento. In fact, the texts of Nag Hammadi give quite a contrary picture. Epiphanius names and quotes many documents he refutes, but like Irenaeus he argues about the "myth" and likens it to a farce. Origen, in his Commentary on John, does not gives up the common accusation, but he discusses seriously the biblical exegesis of Heracleon.
ISSN:2428-3606
Contains:Enthalten in: Revue d'études augustiniennes et patristiques
Persistent identifiers:DOI: 10.1484/J.REA.5.128423