La double logique des relations Église/État en Suisse. Une perspective de théorie politique
En Suisse, la régulation de la religion par l’autorité étatique fédérale comporte deux moments essentiels : le premier, d’esprit libéral, est de garantir les libertés individuelles. Il est orienté vers ce que la philosophie politique appelle la liberté négative, liberté considérée comme une barrière...
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Format: | Electronic Article |
Language: | French |
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Published: |
Ed. de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
2003
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In: |
Archives de sciences sociales des religions
Year: 2003, Volume: 121, Pages: 41-56 |
Further subjects: | B
communautarisme
B régulation régionale B Etat fédéral B Suisse B liberté religieuse |
Online Access: |
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Parallel Edition: | Electronic
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Summary: | En Suisse, la régulation de la religion par l’autorité étatique fédérale comporte deux moments essentiels : le premier, d’esprit libéral, est de garantir les libertés individuelles. Il est orienté vers ce que la philosophie politique appelle la liberté négative, liberté considérée comme une barrière contre toute restriction injustifiée de l’autonomie personnelle. Le deuxième moment prévu par la Constitution fédérale suisse, que l’on peut appeler moment communautarien, est la dévolution aux cantons de la régulation précise et concrète de la religion selon leurs traditions politico-religieuses propres. Au lieu de décréter de manière centralisatrice la validité sur tout le territoire d’un même modèle de régulation, le principe fédéraliste, tel qu’il est compris en Suisse, renvoie à chaque canton la compétence d’organiser la religion comme il l’entend, pourvu que les libertés de base des individus soient respectées. De ces deux moments naît une architecture institutionnelle complexe, susceptible d’engendrer des inégalités de traitement, mais qui respecte par ailleurs les aspirations démocratiques et les traditions d’auto-gouvernement des cantons.En Suisse, la régulation de la religion par l’autorité étatique fédérale comporte deux moments essentiels : le premier, d’esprit libéral, est de garantir les libertés individuelles. Il est orienté vers ce que la philosophie politique appelle la liberté négative, liberté considérée comme une barrière contre toute restriction injustifiée de l’autonomie personnelle. Le deuxième moment prévu par la Constitution fédérale suisse, que l’on peut appeler moment communautarien, est la dévolution aux cantons de la régulation précise et concrète de la religion selon leurs traditions politico-religieuses propres. Au lieu de décréter de manière centralisatrice la validité sur tout le territoire d’un même modèle de régulation, le principe fédéraliste, tel qu’il est compris en Suisse, renvoie à chaque canton la compétence d’organiser la religion comme il l’entend, pourvu que les libertés de base des individus soient respectées. De ces deux moments naît une architecture institutionnelle complexe, susceptible d’engendrer des inégalités de traitement, mais qui respecte par ailleurs les aspirations démocratiques et les traditions d’auto-gouvernement des cantons. In Switzerland, the regulation of religion by the federal government has two main features: the first one, in a liberal spirit, consists in the constitutional guarantee of basic liberties, including religious liberties. It is what political philosophy calls negative liberty, a protection against any unjustified restriction to individual autonomy. The second feature, which can be named the communitarian moment, is the devolution to the cantons (the members of the federal State) of the precise and concrete regulation of religion according to their own political and religious traditions. Instead of deciding in a centralizing and standardizing way a single model of regulation which would be applied in the whole country, the federalist principles, as understood in Switzerland, let each canton the competence of organizing religious matters provided that the basic individual and negative liberties are fully respected. These two features shape a complex institutional design, which may generate some inequalities between religious communities but which respects the democratic aspirations and the traditions of self-government of the cantons. En Suiza, la regulación de la religión por la autoridad estatal federal comporta dos momentos esenciales: el primero, de espíritu liberal, es el de garantizar las libertades individuales. Está orientado hacia lo que la filosofía política llama la libertad negativa, libertad considerada como una barrera contra toda restricción injustificada en la autonomía personal. El segundo momento previsto por la Constitución federal suiza, que podríamos llamar momento comunitarista, es la devolución a los cantones de la regulación precisa y concreta de la religión según sus propias tradiciones político-religiosas. En lugar de decretar de manera centralizadora la validez en todo el territorio de un mismo modelo de regulación, el principio federal, tal como es entendido en Suiza, atribuye a cada cantón la competencia de organizar la religión como éste la comprende, con la condición que las libertades de base de los individuos sean respetadas. De estos dos momentos nace una arquitectura institucional compleja, susceptible de generar desigualdades de tratamiento, pero que respeta por otro lado las aspiraciones democráticas y las tradiciones de auto-gobierno de los cantones. |
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ISSN: | 1777-5825 |
Contains: | Enthalten in: Archives de sciences sociales des religions
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Persistent identifiers: | DOI: 10.4000/assr.2385 |