ANALYSE SPECTRALE DE LA NOTION DE TEMPS : LA NON-UNIVOCITÉ DU TEMPS

Le temps se dit en des sens multiples: succession, grandeur d'une durée, devenir. Le but de cet article est de montrer l'irréductibilité de ces différents sens à une idée unique de temps, et de développer les déterminations conceptuelles propres à chacun de ces sens. La notion de successio...

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Main Author: Duval, Raymond (Author)
Format: Electronic Article
Language:French
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Published: Librairie Philosophique J. Vrin 1984
In: Revue des sciences philosophiques et théologiques
Year: 1984, Volume: 68, Issue: 4, Pages: 513-547
Online Access: Volltext (lizenzpflichtig)

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520 |a Le temps se dit en des sens multiples: succession, grandeur d'une durée, devenir. Le but de cet article est de montrer l'irréductibilité de ces différents sens à une idée unique de temps, et de développer les déterminations conceptuelles propres à chacun de ces sens. La notion de succession recouvre deux relations bien distinctes: celle de position (avant, après) et celle de substitution. La constitution d'un ordre temporel exige ainsi deux « sources » et ne peut porter que sur des ensembles discrets de termes (occurrences, traces...) et non sur des instants. La grandeur d'une durée est liée à la division du temps. Celle-ci s'effectue en un sens topologique et en un sens dynamique. Cette distinction permet de définir les notions métaphoriques de flux et d'extension temporelle. En particulier, celle-ci n'apparaît plus comme un intervalle de temps, mais comme un rapport d'intervalles, donnant lieu à deux estimations indépendantes : le sens immanent de la durée et la lecture instrumentale de valeurs ou de positions. Enfin les prédicats temporels, passé, présent, futur, ne divisent pas le temps, mais signifient le devenir par la relation quasi antonymique d'opposition qui les relie. Ils ne comportent entre eux aucune relation d'ordre mais induisent des propriétés d'ordre différentes selon qu'ils sont appliqués à un ou à plusieurs objets. Cette reconnaissance de la non-univocité du temps permet de lever les difficultés liées aux correspondances indûment postulées entre ordre de succession et durée, entre ordre de succession et devenir, entre durée et devenir. Elle ouvre aussi une nouvelle approche pour l'analyse de la « conscience du temps ». Time expresses itself in many ways : succession, lenght of a duration, transformation. The purpose of this article is to show the irreductibility of these different meanings to a unique idea of time and to develop the conceptual implications of each one of these meanings. The notion of succession covers two very distinct relations : that of position (before, after) and that of substitution. The constitution of a temporal order thus requires two "sources" and it can concern only discrete groups of terms (occurrences, traces...) and not instants. The lenght of a duration is bound to the division of time. This is effective in a topological and in a dynamic sense. This distinction allows us to define the metaphorical notions of flow and extension of time. The latter, in particular, no longer appears as an interval of time, but as a related field of intervals, leading to two independent estimations: the immanent sense of duration and the instrumental measurement of values or positions. Finally the temporal qualities past, present and future do not divide the time but signify the transformation into the virtually contradictory relationships between them. There exists between them no order relationship, but they induce different properties of order depending on their application either to one or several objects. This recognition of the ambiguous nature of time makes it possible to remove the difficulties caused by the wrongly postulated correspondences between order of succession and duration, between order of succession and transformation, and between duration and transformation. It also opens a new approach to the analysis of the "consciousness of time". 
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