Les États-Unis et la France, deux modernités rivales, deux laïcités fondatrices des droits fondamentaux
Le concept de modernité et des notions qui lui sont apparentées — sécularisation, laïcité, libéralisme, séparation de l'Église et de l'État, discours sur les droits et libertés — souffrent d'une imprécision définitionnelle à la source de nombreuses incompréhensions. La distinction ent...
Main Author: | |
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Format: | Electronic Article |
Language: | French |
Check availability: | HBZ Gateway |
Fernleihe: | Fernleihe für die Fachinformationsdienste |
Published: |
Ed. Pontificia Univ. Gregoriana
2008
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In: |
Gregorianum
Year: 2008, Volume: 89, Issue: 3, Pages: 594-616 |
Online Access: |
Volltext (lizenzpflichtig) |
Parallel Edition: | Non-electronic
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Summary: | Le concept de modernité et des notions qui lui sont apparentées — sécularisation, laïcité, libéralisme, séparation de l'Église et de l'État, discours sur les droits et libertés — souffrent d'une imprécision définitionnelle à la source de nombreuses incompréhensions. La distinction entre deux paradigmes historiques de référence, soit une modernité américaine attachée à son héritage judéo-chrétien et une modernité française fermée à la transcendance et historiquement hostile à l'Église, offre une grille d'analyse susceptible de clarifier les débats transatlantiques et la posture philosophique des uns et des autres. Ces deux modèles rivaux résultent de lectures fondatrices antagoniques des droits de l'homme et de la laïcité. Partisans des deux modernités s'opposent, souvent avec âpreté, dans l'ensemble des diverses cultures nationales de la Civilisation occidentale. Discréditée par les grands totalitarismes athées et les hécatombes du XXe siècle, la modernité comprise comme auto-nomie ne saura se relever qu'en se réconciliant avec ses sources originelles chrétiennes. Garant de la dignité de la personne humaine, l'imago Dei — l'anthropologie biblique — constitue le fondement ultime et le cadre interprétatif nécessaire aux droits fondamentaux de la personne. The concept of modernity and its related notions — secularisation, liberalism, separation of Church and State, discourse on rights and liberties — suffer from a definitional imprecision which has been the source of numerous misunderstandings. The distinction between two historic paradigms of reference — the one, an American modernity attached to its Judeo-Christian heritage, and the other, a French modernity closed to transcendence and historically hostile to the Church — offers a method of analysis capable of clarifying transatlantic debates and the philosophical stance of various points of view. These two rival models are a result of contradictory founding principles concerning the human rights and the separation of Church and State Partisans and adversaries of the two modernities oppose one another, often vehemently, among the diverse national cultures of the Western Civilization. Dicredited by the atheistic totalitarianisms and hecatombs of the twentieth century, modernity understood as auto-nomy cannot be revived without being reconciled with its Christian original sources. The guaranty of the dignity of the human person, the imago Dei — biblical anthropology — constitutes the ultimate foundation and the interpretative core necessary to uphold the fundamental rights of the person. |
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Contains: | Enthalten in: Gregorianum
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