“Par la médiation de son tombeau”. La visite pieuse (ziyāra) au Maghreb aux XIVe-XVe siècles entre croyance éprouvée et norme mouvante

Résumé Cet article tente de montrer, à travers l’examen d’un corpus varié de sources, notamment de textes de consultations juridiques et de témoignages de la littérature bio-hagiographique, la variété des positions développées par les juristes du Maghreb médiéval, concernant la visite pieuse ou ziyā...

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Autor principal: Amri, Nelly (Author)
Tipo de documento: Recurso Electrónico Artigo
Idioma:Francês
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Publicado em: 2021
Em: Studia Islamica
Ano: 2021, Volume: 116, Número: 2, Páginas: 269-303
Outras palavras-chave:B culte des saints
B bidʿa
B juristes
B norme
B Intercession
B Croyances
B Magrebe
B Pèlerinages
B « religion savante »
B Ifrīqiya
B Ziyara
B « religion populaire »
B Tombes
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Resumo:Résumé Cet article tente de montrer, à travers l’examen d’un corpus varié de sources, notamment de textes de consultations juridiques et de témoignages de la littérature bio-hagiographique, la variété des positions développées par les juristes du Maghreb médiéval, concernant la visite pieuse ou ziyāra. La croyance dans l’intercession des saints dans leurs tombes, lieux sacralisés et porteurs de baraka, pour lesquels on peut prendre monture, est largement partagée au Maghreb médiéval et focalise aussi bien le commun des fidèles que les ulémas les plus rassis. L’interdit de l’invocation par la médiation du saint, attribué à Mālik, est loin d’être suivi. D’éminents juristes, connus pour traquer les « innovations blâmables » (bidaʿ), reconnaissent la licéité de la ziyāra voire du pèlerinage aux tombeaux des saints et la médiation de ces morts illustres et de leur sépulture, nonobstant certains rituels objet de réprobation. L’article permet de tester la grande capacité d’adaptation de la norme aux réalités sociales et au vécu religieux des hommes, et nous renvoie de cette même norme l’image, non pas d’un corps figé de doctrines intangibles, mais d’une variété d’attitudes, de positions et de « regards savants ». Il montre, une fois de plus, l’impasse à laquelle nous conduisent les approches durcissant par trop l’opposition entre orthodoxie ou encore orthopraxie -qui serait l’apanage d’un islam donné comme savant-, et hétérodoxie que l’on a souvent assimilée à l’islam populaire, alors même que leurs limites sont poreuses, mouvantes et en constante redéfinition.
ISSN:1958-5705
Obras secundárias:Enthalten in: Studia Islamica
Persistent identifiers:DOI: 10.1163/19585705-12341442