RT Article T1 L' anatomie du corps ressuscité comme matrice anthropologique chez Thomas d’Aquin JF Revue des sciences philosophiques et théologiques VO 103 IS 4 SP 673 OP 687 A1 König-Pralong, Catherine 1970- LA French YR 2019 UL https://ixtheo.de/Record/174519388X AB En enquêtant sur la nature du corps ressuscité, cet article montre que la théologie des mystères de Thomas d’Aquin abandonne les principes péripatéticiens de sa théologie spéculative et de sa philosophie. Le corps ressuscité manifeste la perfection de la nature individuelle en supprimant la nature spécifique. Se démarquant de longues traditions physicalistes (corpusculaires) initiées par les Pères de l’Église, Thomas d’Aquin conçoit le corps ressuscité comme un « vivant ». Pour l’au-delà, le modèle biologique aristotélicien se révèle cependant caduc, puisque les corps ressuscités, bien qu’ils « vivent », n’y sont plus ordonnés à la perpétuation et à la perfection de l’espèce. La réalité du paradis n’est plus celle de l’espèce, d’un tout qui serait plus que la somme de ses parties, mais celle de singuliers ressuscités comme âmes rationnelles informant des corps individuels, sans que soient réalisées les fonctions vitales dont l’homme fait l’expérience sur terre. L’anatomie du corps ressuscité fonctionne ainsi comme matrice anthropologique chrétienne maximisée, qui soustrait l’homme à l’ordre de la nature pensée sur un mode spéciste. AB By investigating the nature of the resurrected body, this article shows that Aquinas’ theology of the mysteries abandons the peripatetic principles of his speculative theology and his philosophy. The resurrected body manifests the perfection of the individual nature by suppressing the specific nature. Departing from long-held physicalist (corpuscular) traditions initiated by the Fathers of the Church, Aquinas conceives of the resurrected body as « living ». For the afterlife, the Aristotelian biological model proves obsolete, since resuscitated bodies, though « living », are no longer ordered to the perpetuation and perfection of the species. The reality of paradise is no longer that of the species, that is, of a whole which would be greater than the sum of its parts, but that of singulars resurrected as rational souls informing individual bodies, without the vital functions man experiences on earth. The anatomy of the resurrected body thus functions as a maximized Christian anthropological matrix, which removes man from the order of nature thought out in a speciesist mode. K1 Anatomy K1 Anthropology K1 Body K1 Individual K1 Life K1 Resurrection K1 Species K1 Anatomie K1 Anthropologie K1 Corps K1 Espèce K1 Individu K1 Nature K1 Résurrection K1 Vie DO 10.3917/rspt.1034.0673