Les chrétiens de l'Antiquité et l'antijudaïsme

Régulièrement dans les médias, mais aussi dans la production écrite, prévaut l'assertion selon laquelle la religion et plus particulièrement les religions monothéistes sont un vecteur, sinon le moteur de la violence. L'histoire, notamment l'histoire ancienne, est alors souvent convoqu...

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Autres titres:Monothéismes et violence
Auteur principal: Van den Kerchove, Anna (Auteur)
Type de support: Électronique Article
Langue:Français
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Publié: [2018]
Dans: Etudes théologiques et religieuses
Année: 2018, Volume: 93, Numéro: 1, Pages: 65-81
Classifications IxTheo:BH Judaïsme
CC Christianisme et religions non-chrétiennes; relations interreligieuses
HC Nouveau Testament
KAB Christianisme primitif
Accès en ligne: Volltext (Verlag)
Volltext (doi)
Description
Résumé:Régulièrement dans les médias, mais aussi dans la production écrite, prévaut l'assertion selon laquelle la religion et plus particulièrement les religions monothéistes sont un vecteur, sinon le moteur de la violence. L'histoire, notamment l'histoire ancienne, est alors souvent convoquée pour appuyer cette affirmation. C'est le cas, entre autres, d'un type particulier de violence, à savoir l'antisémitisme chrétien, dont les origines sont recherchées jusque dans l'Antiquité. Anna Van den Kerchove revient sur quelques-uns des textes anciens qui témoignent des relations entre juifs et chrétiens et qui ont pu être interprétés comme des témoignages d'un antijudaïsme, voire d'un antisémitisme chrétien. L'auteur montre que la question gagne à être problématisée pour éviter les simplifications et les anachronismes. À partir de quelle époque peut-on distinguer chrétiens et juifs ? Sur quels plans faut-il comprendre respectivement la rhétorique de l'imprécation qui apparaît dans certains écrits néotestamentaires, les polémiques théologiques des iie et iiie siècles et les décrets conciliaires et écrits patristiques du christianisme qui s'installe dans son nouveau statut de religion légale puis impériale au ive siècle ? En replaçant les discours dans leurs contextes (celui de l'émergence progressive, entre les ier et ive siècles, de ce qui devient le christianisme) et en distinguant le temps de la composition d'un écrit de celui de sa réception, la recherche historique offre des éléments précis à une question trop souvent biaisée par le prisme des tragédies contemporaines.
Regularly we learn in the media, including the press, that religion, and specifically monotheist religion, is a vector, the motor even, of violence. History, especially ancient history, is often used to illustrate this, as in one particular type of violence, Christian anti-semitism, which has its roots in ancient history. Anna van den Kerchove evokes several ancient texts on the relationship between Jews and Christians that can be seen as Christian Anti-Judaism even Anti-Semitism. The author shows the issue should be problematised to avoid simplification and anachronisms. As from when are Christians distinguished from Jews? The rhetorics of imprecation in certain new testament texts, the theological polemics of the second and third centuries, and the council decrees and patristic writings of Christianity, legal then imperial religion in the fourth century, on what level are these to be understood?By replacing the speeches in context, (progressive emergence of Christianity first-fourth centuries) and in distinguishing the time it was written from the time it was read, historical research can provide precise answers to questions too often distorted through the prism of contemporary tragedy.
ISSN:2272-9011
Contient:Enthalten in: Etudes théologiques et religieuses
Persistent identifiers:DOI: 10.3917/etr.0931.0065